Eh ! société marchande
j'ai pas vu la terre ferme depuis qu'j'ai quitté ma chambre
d'adolescent, depuis qu'j'suis conscient qu'tu tournes pas rond
et j'ai fait vœu d'silence pour qu'l'océan m'entende
avant qu'ensemble nos corps touchent le fond
Mais avant ça tu pousseras sur l'écorce
de toutes tes forces pour qu'elle se cambre
j'entends le bois du cèdre et du chêne céder
les os craquer, dans un écho féroce
et noyé, en silence, j'regagnerai ma chambre
Et puis les autres crieront au secours et secoueront
leurs porte-monnaie pour faire tomber les ronds
la base des arbres enfoncées dans la vase
quant à tes frasques, dommage, on f'ra pas table rase
mais t'inquiète pas, les poètes les écrieront
En un coup d'crayon j'ai dessiné ta peine
et par la même occasion j'ai détouré la mienne
et en chemin j'ai fait d'nombreux détours
me perdant dans tes tours, trop pleines
perché là-haut, j'ai brisé l'vœu d'silence
et crié au secours
Par ta vitre, j'ai vu l'état du monde
remplissant la coupe jusqu'au bord
et fichtre !
contre leurs armes qui grondent
j'suis juste un pitre avec une fronde
apparemment, pas suffisant pour repêcher mon corps
Dans ton empire, y a du mieux mais y a du pire
et la peur y resplendit
j'prends d'la hauteur et puis j'respire
mais reste emprisonné
aux prises avec tes chaînes
par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
Eh ! société mensonge
j'ai pas vu d'vérité depuis qu'j'ai quitté mes songes
J'ai entendu la radio mentir
j'ai lu la presse en rire
et j'ai vu la télé faire pire
et au milieu d'tout ça Mandela mourir
et ceux qui mendient là souffrir
priant, gueulant devant tes portes pour qu'elles veuillent bien s'ouvrir
Mais t'as pas mis l'couvert pour tous les frères et sœurs
et pourtant tu voudrais qu'à table on scande en chœur
ton hymne et puis qu'on défende tes couleurs
mais eh ! société méchante
tu f'ras pas d'moi ton chevalier servant
pour remplir tes rangs
et embellir ta prose embarrassante
J'ai vu l'état du monde
en ouvrant mes rideaux
de loin j'ai vu l'échelle
avec des gens en bas, d'autres en haut
agrippés aux barreaux
pendant qu'les gros en costard dans l'ascenseur
leur jettent gamins, jobs et voitures
me laisse pas rester spectateur
contemplant Misère et Censure
il est urgent de ralentir
promis juré que j'te f'rai rire
mais tu vas m'nuire et pour finir
je céderai p'tet quand tu feras des siennes
mais par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
Tu vas m'nuire et pour finir
je céderai p'tet quand tu feras des siennes
mais par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
credits
from 6 cordes (ALBUM),
released March 15, 2017
Production : Catrom
Texte et voix : Le Zig Zélé
Mixage et mastering : Factuel