Voilà un court EP après un long répit Voilà une poignée d'punchlines douces amères Me voilà mêlant félicité et mélancolie Analyses et fables, et confondant tout sa mère J'me dis "mec, au fond c'est que d'l'art" On est loin d'la sorcellerie d'un Poudlard J'enchante peu, je chante faux, j'suis unique mais pas rare J'n'ai d'écossais qu'la fragilité des tourbières En vrai j'bégaye, certes moins aujourd'hui qu'hier N'empêche, on est loin des dialogues de Michel Audiard N'empêche, pour écrire j'me couche tard Et sans insomnie j'dors Matelas et sommier d'or M'invente un kif à part Est-ce de la triche - j'l'ignore Si j'fais du pastiche - encore ? Citations sur post-it - c'est fort Regard interrogateur - c'est moche Est-ce que créer c'est fastoche ? Scrapbooking sur pelloche Sur fond d'terre en friche État serein au fond du terrier Plus un simple terrien atterré Par tous ces "cap ou pas cap ?" Chiche - que t'es rien Si t'as pas l'terrain et 300 mètres carrés T'as raté - ta vie si tu sautes une étape J'me dis "mec, au fond c'est que du rap" "Pense à tes reins" "Atterris !" Voilà une courte intro avant un gros débit

On en a loué d'la VHS pas terros Au vidéoclub de la rue de Lyon Entre couillons, à Avallon Mogwaï et popcorn saccharose Car à cet âge-là Les mamas veulent pas d'tes roses On en a fumé d'la cigarette russe On a bien rempli l'pot aux roses Des secrets d'Mana où ça rosse Et qu'ensuite les potes arrosent Pendant les concours de pisse Entre records de Snake sur 3310 Gameboy grise et Tetris Et Mr Freeze au cola Entre les Hadouken Super Nes Les Koopa, les Pêche princesse Love, peace et Mario Bros. Force ! À ceux qui bossent La nostalgie jusqu'à la nostalgite 80, 81, c'est bien 82, pas mieux Si t'es d'83, lève le doigt 84, lève la patte 8-5, 8-6, 87, bouge le reste Si t'es d'88, oui, lève les gosses Et croque la pomme 89 jusqu'en 90 Can I kick it? Yeah you can kick some Kick some, kick some You can kick some Connexion discrète au modem 56 (k) MSN, paroles d'Eminem et d'Xzibit Et pour bander restait La Redoute ou 3 Suisses Et puis des jeux pour futurs bons capitalistes : La bonne paye, Monopoly Ambiancés par CD 2 titres Chopés en gondole au Mammouth Céline, Manau et Jordy La veille du jeudi Rendez-vous au dojo Pour le doju en ceinture jaune Ouh ! Elle est loin la première dan Avant l'inévitable tournoi d'foot Du dimanche après-midi Adidas Predator aux pieds Inédit - dédicace à Zinédine L'iconique doublé d'98 Et puis on sort les Cortez au collège Pour la collec' de Pin's et Pogs Et dans la grange Y'a l'poignard ou la corde Et l'colonel Moutarde En fait c'est la matraque À cette époque Si nos neurones s'en sortent C'est grâce aux prot's Croustibat Et aux boums Bison 4 Eastpak 10 kil sur une épaule Tranquille Puis à 34 piges : ostéopathe Can I kick it? Yeah you can kick some Kick some, kick some You can kick some Tous dans un bar minable Par ici Ventres à bière et calvities Dans l'instable estaminet Tous minés comme Bernard J'te f'rai pas voir Dorothée Ni c'que t'as raté J'suis p'tet’ vieux mini keum Olive et Tom - ok Toi t'es Dora, maigre horizon à explorer T'as juste remplacé la rage par le seum Les mots rotés et la coupe au carré Plus d'caté (chiche) mais karaté Tu dors à tes - heures perdues Quand ton tél perd son jus Tel père tel fils à papa Pratiquant toujours l'éclectisme pendant la récré À l'heure où s'forge le caractère J'suis p'tet' Nul et Inconnu Mais t'es Norman et Hanounah Na na nère Na na na na nère J'invoque A Tribe Called Quest Les Fugees, le Wu-Tang Ace Ventura sans mentir mentir Jim Carrey et Nique Ta Mère Na na nère Na na na na nère Can I kick it? Yeah you can kick some Kick some, kick some You can kick some

Oyez ! D'habitude j'vois clair Avec le sourire et l'espoir En bouffant des p'tits fours Voyez ! J'vois même plus les éclairs J'vois que du noir Et avant d'en broyer, comme les fruits du noyer J'flotte au large d'une immense flaque Sur une barge à la laque écaillée Citoyen d'bas étage J'ai pris des claques et noirci des cahiers Puis levé l'encrier Et déployé les taches Grâce à mon Bic allié Sache - que c'est au cœur du séisme Que je fonde mon foyer Que je me fais prisme Décomposant la lumière que vous m'envoyez Vous qui cherchez le beau Pour tout prendre, à tout prix J'vous ai trop côtoyés Tenez, voyez si la suite est jolie... Viens, on s'donne la main On ferme les paupières On rêve demain On imagine ailleurs Et on s'remet debout Y'a la famine ici et y'a les Famas là Y'a corona, y'a leucémie, y'a peste et choléra Y'a les traders, les putes et les soldats Y'a les contrôleurs, les flics ripoux, les scélérats Y'a les voitures qui crashent Les faux rappeurs qui clashent Y'a classe éco et première classe Y'a les familles qui s'crachent - dessus Pour un bout d'gras et un peu d'faste Y'a le streaming en masse et y'a YouTube Car nos sociétés s'plaisent à formater Y'a les faux prêcheurs, les faux croyants, les faux athées L'autotune et les seins silicone Y'a les gens seuls parmi la foule et les pseudo gangsters ratés Qui s'prennent pour des icônes On pourrait dire qu'on part s'aimer Innocemment Mais le chemin d'embûches est parsemé Évidemment Y'a déjà bien longtemps qu'j'ai démêlé l'intrigue Mais continuer d'voir le monde assis me fatigue Viens, on s'donne la main On ferme les paupières On rêve demain On imagine ailleurs Et on s'remet debout Y'a la bonne âme qui pousse l'infirme Y'a les beaux arts, les jolis mots et les bons hommes Y'a l'colossal et l'infime Y'a des vélos avec pédales et sans lithium Des vrais rappeurs qui triment Y'a classe d'école et colliers d'pâtes Y'a les familles unies par l'manque de sous Et y'a les accolades avec les potes Y'a la musique live et les rêves dissous Quand nos sociétés peinent à s'réinventer Y'a les vrais prophètes, les vrais croyants, les vrais païens Les voix naturelles et les seins nourriciers Y'a les gens seuls bien dans leur monde qui vivent de rien Et jouent aux justiciers On n'a qu'à dire qu'on part s'aimer Innocemment Avec un sac de graines qu'on part semer Ingénument Et dans quelques temps on récoltera Fini la guerre, la peste et l'choléra J'pourrai m'asseoir et voir le monde Et ça m'ira Viens, on s'donne la main On ferme les paupières On rêve demain On imagine ailleurs Et on s'remet debout

Style libre dominical Décontracté du bocal Bibliothèque lyricale Pour capacités buccales J'fais du rap local Du Scrabble à l'oral Du rab' à l'occaz Joue les diables de taz Manie les lettres et les cases Les flows, les rythmes et les phases Défie les styles de base Le Z-I-G un jour, mais ça va pas durer Demain c'est là, je sors et m'en vais pâturer Oh la vache ! Tout m'accable et m'amuse Tout objet ou animal devient muse Je l'analyse, le respecte et l'élève Puis le modèle en steak et l'écrase Check son pouls au cas où mais j'abuse Suspecté, on m'accuse D'aller jusqu'à sucer la sève Du saule pour humecter mes lèvres Déforestation pour mes postillons Ma victime est perplexe et nase Mais ma rime alors est saine et sauve Elle marine dans citron, sel et sauge Tout est métaphore quand on mate bien les choses On est dimanche après-midi La peau du bide est bien tendue Après l'repas le repos attendu Mes deux kids me bisent Et puis trop tôt mes deux mômes me les brisent Avant qu'leur mommy me dise Médite avant qu'tu les « maudises » Et je médite mais t'as beau dire L'émoi fait dire des mots tordus Alors des fois j'préfère me taire Souvent j'préfère écrire Bon entendant ayant du mal avec les malentendus Attends 'tends 'tends Bon an mal an j'évolue dans la brume J'ai senti l'marteau mais j'ai pas vu l'enclume Me voilà effeuillant les marguerites communes Comme une envie d'faire sophia mon amie Avant d'bouffer les pissenlits par la racine Je sens l'art acide et je goûte l'amertume Le sucre et le sel, où t'as mis l'umami ? Dis ! Ni vu ni pris, j'hallucine Ouhla ! J'crois qu'j'ai cassé la mine Ok, je jette l'encre, reprends la plume Et je rejoins mon nid

Je suis la pompe que tu viens d'lacer Celle qui va faire l'effort De t'avancer jusqu'à ton dessert glacé Le sundae du samedi, c'est fort ! Ton passeport Adidas et Ton moyen d'transport À la gomme dégueulasse et Dure. Sors-moi d'ton palace Allez, fais danser mes coutures Triste décor Auprès duquel les gosses détalent Touché par des mains plurielles Je suis le garde-corps Un doux nom chaud, n'est-ce pas ? Pour un froid bout d'métal Et au moindre faux pas La branche providentielle Pris d'une envie de hauteur Humecté par des lèvres et fier Je suis le mégot désenfumé Que tu fais valser dans les airs Par une pichenette pouce et majeur Pour côtoyer les anges désenchantés Et je te sens t'asseoir Près du bruyant chantier D'un imaginaire bord de Loire Parmi les navires centenaires J'ai pris la vitre J'ai pris la foudre J'ai pris la bicyclette Pour éviter la foule J'ai fui la file J'ai pris la poudre D'escampette Pour escorter la houle Ouhla ! Là, tu es prêt à tout pour m'éviter Maniant l'Bicloo avec habileté Devant l'tribunal des grands instants Mais t'as beau m'épater Quasi lévitant comme Elliot et l'extra-t Reste encore la notion du temps Car c'est sans compter Sur ma non réactivité Loin d'être Léviathan Encore moins Poséidon M'appelant rebut d'ta société L'imprévu dans ta vie hâtée Dans tes roues le bâton En d'autres mots Satan J'te mets à terre sans karaté Te voilà l'guidon dans les dents Me traitant de tous les noms D'oiseaux - il n'y a que moi pourtant Un vaillant columbidé Recherchant son festin Un malheureux pigeon J'ai pris la vitre J'ai pris la foudre J'ai pris la bicyclette Pour éviter la foule J'ai fui la file J'ai pris la poudre D'escampette Pour escorter la houle

Amour Paix Et grain d'sable Confonds pas sandales à Bora-Bora Et bain d'foule dans les émirats Confonds pas pétrole et sable J'suis adora-dorable Mais agora-goraphobe Confonds pas dreadlocks et bob Confonds pas kazakh et Borat Parodique et pirate Gonflette et pilates Confonds pas Tesla et Ford Akira et Dora Dora Pis confonds pas bible et torah Ou tu f'ras du tort à Brahma Sur le dos les athées t'auras Si tu parles adora-doration Ne ris pas, fais le dos rond Confonds pas Shelby Thomas Et "au nord c'était les corons" Encore un qu'aura pas L'Accor Arena Pis qui sait pas per-ra Paiera sa carrière au prix fort Troquera son rêve de disque d'or Au marché noir parmi les queues de rats Rira bien qui rira l'dernier rappeur Slamant son dernier titre Le dernier acteur Le dernier peintre Le dernier auteur Le dernier pitre Crachant ses dernières vapeurs L'odeur du tabac consumé J'en ai plein les narines Malgré les vitres fumées De la berline, et l'anosmie Après l'or viendront les noces de jasmin Et le souvenir du disque de platine Sur un air de jazz maintes fois consommé J'ai jamais confondu Django et trois doigts sur une main Confondons pas génie et surhumain Gitan et bohémien Arrogant et babylonien J'ai mis les miens à l'abri du khamsin Et des vents sibériens Mais tôt ou tard et sans détours On s'paye le luxe de la paresse En visant le haut des tours Y'a p'tet' des erreurs de jeunesse Des guet-apens sur le parcours Mais confonds pas destin et faiblesse Aveugle et sourd Confondons pas amour et caresses Love Peace Nas One time for your mind Une fois J'remplirai l'encrier Donne-moi une foi En la force du papier Et j'planterai des forêts d'peupliers Attends 'tends 'tends Donne-moi un dernier Grain d'sable pour le sablier Pour pallier le manque de temps Le trop d'escaliers Le trop de confusions Bora-Bora : illusion Étouffé sous l'poids du talon D'un Achille noyé Le grain ne craint pas la grêle J'ai confondu éternel et printanier One time for your mind