1. |
Noname
02:50
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faut qu'ça groove sec
avant qu'on mouille le teesh
avant qu'j'me voie presque
tout en bas d'l'affiche
show me respect
before I smack your cheeks
do a sound check
before you call me freak
j'ai pas l'attirail d'un mec qui vend masse de disques
appelle-moi Pierre
je suis de taille à cisailler snares et kicks
appelle-moi père (call me daddy)
je vois double (reine et roi)
mon mini fana-club est extatique
j'ai l'succès succinct, tout l'contraire d'Illmatic
sans excès, le zèle en ligne de bonne conduite
mais j'tourne en rond en brassant d'l'air
appelle-moi cyclonique
la police du game n'attend pas qu'le Zig dicte la zik
en freestyle j'suis aussi chaud qu'un Magnum Classic
(pas comme Harry Mack)
niveau changement d'flow
j'essaie quelques trucs nouveaux
parfois, mais j'suis pas Hippo
j'me noie si c'est trop aquatique
j'ai l'air d'un gel générique
en vrai je suis doux pour ta peau (Sanex)
hypoallergénique
j'ai tellement d'faux tubes
appelle-moi ironique
j'suis tellement indé
appelle-moi symbolique
j'suis tellement pas cher
appelle-moi sympathique
j'suis tellement vert (dégoûté)
tu peux m'appeler Saint-Patrick.
mon nom est personne (nobody)
c'est pas facile et c'est pas rien
face à l'espèce de Terence Hill
moi j'suis qu'un vieux terrien
territorial comme un terrier
qu'aurait d'jà croqué tous les rats
de ton quartier résidentiel
mais qu'tu remercies ap
et qu'tu calcules que quand ça jappe
touche pas à mes crocs
gadjo dilo, appelle-moi Romain
mais touche pas au micro
trois jours que j'ai pas mis les mains
sous l'pousse mousse de solution hydro
du coup m'appelle pas Ponce Pilate
et me serre même pas les pattes
bas les masques
la perfidie ambiante fait pâlir ma banalité
m'appelle pas Elon Musk
j'ai pas d'cargo Dragon en guise de cabane habitée
pardon, pourtant j'me dis que...
j'suis tellement spatial
appelle-moi double stéréophonie
j'suis tellement spécial
que j'suis même pas dans l'game
appelle-moi nobody
ou au mieux m'appelle pas…
noname.
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2. |
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voilà le tracteur de l'amour
qui nourrit la terre
d'ailleurs qui laboure ?
et puis qui la perd ?
les remords qui les enterre ?
au fond des mers, au secours !
qui sonne le klaxon qui rend sourd ?
Watson, élémentaire
Mère Nature et nous sommes
des amants qui s'aimèrent
des aimants qui s'aimantèrent
à présent faisant l'contraire
alors on fouille au détecteur
les sens, de façon systématique
on creuse à la cuillère
dans les champs sémantiques
et dans les mines
pour nos Bic à base d'alumine
si tu creuses trop t'hallucines
partout tu vois des signes
la moindre piste tu la saignes
passant de la mine à l'usine
de l'abattoir au magazine
Papy Brossard, à l'ancienne
monte un empire dans la savane
déflore la faune et déracine
puis à la barre à mine défais l'enseigne
tel une vague qui déferle
pensant effacer la scène
j'suis Davodeau en sac à dos
marcheur solitaire
et piqûres (Épicure) de rappel sous la peau
où met-on les déchets nucléaires ?
admettons qu'il est trop tard
pour le retour en arrière
gardons les bougies au placard
ou au simple rôle d'anniversaire
et préservons le beau
et l'amour qui nourrit la terre
le feu, l'air et l'eau
Watson, élémentaire
Terre Mère, notre simple élément
elle nous donne d'elle-même gentiment
où sont passés les cœurs et les âmes ?
au diable iront les prêcheurs infâmes !
pendant qu'les fleuves affamés s'enflamment
quand on m’dit ''Calme-toi !''
j'ai l'impression qu'on m'demande de plus être moi-même
incontrôlable est la vibe quand je suis en action
inconcevable est l'idée de vivre sous pression
tu peux faire le tour du globe en écoutant la même chanson
c'est un peu ce qui s'passe quand tu zappes les chaînes de télévision
c'est plus facile quand la télé commande pour toi
alors attends, cut pas la prod'
même si je répète ce que tu sais déjà
balance tes idées noires
focus sur c’que tu peux donner de toi
élémentaire
savoir vivre, savoir faire
on veut du riddim (oui)
du boom boom faya
du riff afro, du pili pili
d'la piña colada
pas d'affreux rififi
on veut du métissé (oui)
poésie Taubira et abracadabra
raccourcis sur les méchants antis
les violences, les polémiques
et Mickey sur les rats
vas-y file ton empathie
que j'la tisse et (oui)
que j'la porte comme une aura
autour de ma nuque
vas-y viens on s'applique
pour en faire une commune à tous
au pire ça finira en partouse
ou en utopie
vas-y viens on sourit
pour la photo d'classe
et si tu tousses, promis
j'te mettrai rien sous la peau
et j'te f'rai pas porter l'masque
ni l'chapeau
mon cher
élémentaire.
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3. |
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jeune gentilhomme
joue pas les bourgeois d’garçonnière
quand t'es qu'un cavalier désarçonné
petit homme
en cavale dans un pyjama rayé
ma paix naît quand ta guerre se meurt
Joe Dalton revêche
ta moustache sur ton sourire délétère
valent peu face à l'ombre et la mèche
d'un cowboy solitaire
ou face à la paresse, ouaich
d'un Rantanplan du-per
j'm'applique à sourire au micro
car ça s'entend
le juge ne jure que par l'égo
aplati à parts égales
gare à sa sentence
irrévocable
El Señor Zigo
on en parlera encore pas dans cent ans
autant d'temps pour si peu d'pitance
jamais dans la tendance
zéro stupeur et zéro tremblement
comme à l'opposé d'un épicentre
et pis fais voir mon verre de génépi
cul sec derrière mes 28 dents
mâchant mon épi
j'rejoins mon canasson joli (Jolly)
et cherchant l'horizon par dépit
j'repars en chantant.
caballero, caballero, caballero, caballero
hanté par la terre entière
entre gentilhomme et antihéros
pacifiste dans une poudrière
remballe ton pétard et tes trompettes de la mort
j'hallucine ! y a pas d'fumée sans feu
mais pas d'feu sans Prométhée
pas d'vérité sans mytho
j'étais sage avant d'être fou
méfie-toi de l'eau qui dort
pas d'caballero sans dama
pas d'Don Quijote sans Alonso
et Sancho Panza
pas d'sang et pas d'corde
pas d'western sans Morricone
pas d'vin sans tanin
pas d'guitare Santana
pas d'art sans talent
mais pas d'talent sans taf
pas d'Azel sans Raph
pas d'éperon santiag et sans talon
pas d'Achille sans Thétis
pas d'imbrication Tetris
sans l'Minotaure et Dédale
tu sais qu'ça va mal
quand même nos torts abdiquent
quand pour la foule
la révolution sans télé
c'est une supplique
pour aller s'enterrer
j'le dis encore une fois
pas d'homme sans dame
et pas d'âme (padam, padam)
j'rejoins mon canasson moins beau
qu'auparavant
et cherchant l'horizon par défaut
j'repars en chuchotant.
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4. |
Tu veux quoi ?
04:02
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t'as pas envie d'm'écouter rapper dans un bar minable
t'as pas envie d'lâcher 25eu pour une place debout
t'as pas envie d'garder ce p'tit goût d'sel en sortant d'table
t'as pas envie d'te taper la queue pour une glace deux boules
t'as pas envie d'attendre le car en plein air sous l'cagnard
t'as pas envie qu'ta go mette la clim à fond dans la gova
t'as pas envie d'faire le crevard
mais quand même t'as pas envie, juste pour l'égo là
t'as pas envie d'attendre l'été pour poser tes tomates à côté d'la raclette
en fait... t'as pas envie d'te servir de ta tête
mais tu veux quoi quoi quoi ?
tu veux quoi quoi quoi ? dis, tu veux quoi ?!
t'as pas envie d'être averti d'la sortie du prochain Mimie Mathy
t'as pas envie d'couper les bruits zarbis de ton phone azerty
t'as pas envie d'avoir le haut et l'bas mal assortis quand tu sors chez Leclerc
pas envie d'faire cher-mar la mode, selon toi tout est chinois
t'as pas envie d'laver tes mains après l'pipi, c'est contraignant, c'est clair
t'as pas envie d'reporter l'masque, t'façon tout ça c'est les chinois
t'as pas envie d'reproduire les schémas, y a déjà trop d'bouches à nourrir de toute façon
t'as pas envie de n'pas donner quand même des p'tits conseils d'éducation
t'as pas envie d'écouter l'couplet jusqu'à la fin
t'as pas envie d'entendre 3 minutes de refrain
alors
mais tu veux quoi quoi quoi ?
tu veux quoi quoi quoi ?
dis, tu veux quoi ?!
tu veux des r'frains sans queue ni tête ?
bouge pas, j'te sers
en v'là un hors compét'
tu veux des r'frains sans queue ni tête ?
paroles en l'air
trompette
t'as pas envie d'laisser tes gosses crever la dalle à 16 ans d'âge
t'as pas envie d'consommer autre chose que des emballages d'emballages d'emballages…
t'as pas envie d'marcher 10 mètres de plus pour ton cône deux parfums
t'as pas envie d'payer la prune qui passerait mal avec ta rhum-raisin
t'as pas envie d'te sentir plus pauvre que les indigents
t'as pas envie d'bosser parce que t'façon l'système est pourri par l'argent
t'as pas envie qu'ton monde s'écroule, hein
t'as pas envie d'préserver celui d'ton voisin
(Inception)
t'as pas envie d'voir DiCaprio mal doublé
t'as pas envie d'lire les sous-titres ni d'apprendre l'anglais
(déception)
mais tu veux quoi quoi quoi ?
tu veux quoi quoi quoi ? dis, tu veux quoi ?!
t'as pas envie d'm'écouter kicker sur des mauvaises prods
t'as pas envie d'attendre une année pour qu'mon flot t'irrigue
tu veux connaître le monde sans errer entre antipodes
tu veux pas d'postillons mais pas d'filtre anti-pop
t'as pas envie d'avoir envie et ça m'fatigue
moi quand la fatigue m'assaille j'ai envie de hip-hop
jamais passé sous silence, jamais saoulé, jamais sous scellé
j'suis un vrai guerrier Maasaï, j'ai envie sans arrêt
jamais passé sous silence, jamais saoulé, jamais sous scellé
j'ai envie sans arrêt, j'ai pas fini d'zéler.
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5. |
Elle pige que dalle
03:06
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elle pige que dalle, Suzanne
elle bitte pas bien qu'ça manque de verres
et pis que l'manque ça monte au crâne
que le temps passe, que les fleurs fanent
elle cale sévère pendant qu'son Albert cane
elle saisit pas qu'dehors c'est lui l'singe en hiver
que l'reste des gens s'agite
et qu'ça joue à la guerre pour trois quatre jerricanes
elle ne comprend pas qu'c'est la fuite
et donc que ça boit vite, que ça jacasse, que ça ricane
dans tous les sens pendant qu'elle pense
pas réellement pouvoir changer la donne
pendant qu'elle danse
et tourne autour du pot sans qu'ça l'étonne
Suzanne est insouciante et voit pas bien l'problème
elle soupçonne pas qu'ses rêves sont pas les mêmes
elle est pas conne, juste simple d'esprit
et à l'automne
quand sous ses fenêtres faneront les chrysanthèmes
elle saura pas qu'c'est l'ouistiti
qui a pissé dans les pots, cramé les photos
lui qui a jamais dit "je t'aime"
Suzanne elle est bien bonne
elle est aimable et bonne Samaritaine
quelque part, tout ça, elle l'a pas mérité
car ne rêve que d'un destin doux et nourrissant
comme du beurre de karité
et elle s'ra jamais capable de s'arrêter
entraînée dans l'sens du courant
submergée par les flots de la réalité
écrasée par le poids d'la tenue d'figurant
défiguré, avant qu'elle se voie dans l'miroir
son portrait s'ra déjà ridé
mais faut croire
qu'elle s'en contentera jusqu'au tomber d'rideau
Suzanne est résignée
aussi naïve qu'Albert mais jamais soûle
vieux loup d'mer sans boussole
mais ça n'arrive jamais qu'son navire coule
à cause d'une cale pleine de picole
elle ignore l'ivresse que la boisson entraîne
et sans cesse vit dans l'insipidité
sauf quand elle est chantée par Leonard Cohen
en fait, Suzanne se laisse porter
se laisse vivre au rythme des parfums
et des relents familiers
c'est Bill Murray dans "Un jour sans fin"
une larve coincée dans la fourmilière
la pauv' Suzanne, hein
l'a jamais marché hors des clous
l'a toujours bu que d'la tisane, hein
et côtoyé des hommes soûls
Suzanne veut du rangé, des lois
des normes et du normal
et une couette en plumes d'oies
pour pas qu'elle dorme mal
jamais impliquée, par pudeur ou paresse
elle est planquée, perdue sous l'mascara
témoin perclus d'cette mascarade
elle prie Jésus pendant la messe
puis s'en va faire ses courses
depuis 30 ans, dans la même épicerie d'en face
veut manger bio, sans trop savoir pourquoi
ni d'où ça vient
ne boit que d'l'eau pour compenser c'qu'Albert s'envoie
même si c'est dégueulasse
elle pige que dalle, la bougresse
ou si, peut-être juste un détail
que l'on soit sobre ou en quête d'ivresse
on n's'échappera pas du bétail.
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6. |
Captain
03:01
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on fait partie des modes
sombres et tristes comme le Mordor
désolés du nord au sud
marqués comme une morsure
on fait partie du moule
à force de sonder "la famille en or"
on oublie sa pâture
comme un troupeau qui meugle
en un seul corps
bientôt on fera partie des meubles
de résolutions en petits efforts
pour la révolution faudra tiser fort
il faudra bientôt douze typhons
sur un seul corps
avant d'sentir un doux zéphyr
têtus et fiers
pieds devant, idées en l'air
et parlant verlan
on creuse en visant l'fond
jusqu'au prochain us-vir
tu kiffes pas la mélancolie
ni les mélanges de couleurs
cette harpe et sa lente mélodie
fallait promener tes phalanges ailleurs
et ton avis s'ra facultatif
et l'opinion publique secondaire
navigue à vue à t'en tirer les tifs
quoi ? t'as pas vu la dernière ?
autant d'bouses déposées sous couvert de l'art
ah bah c'est clair ça rend admiratif !
clic clic, 4 secondes plus tard : pouce en l'air
et annulaire dans l'pif.
catch a train
before it goes up in flames
before you gotta try again
you say "captain, hi!
what's up with the crooked frames?"
"don't worry friend
I bet we'll know before we die"
you say captain
I say what
you say captain
I say whatchu want
you say captain again
I say call me by my name
and then what?
quand on sourit c'est l'âme qui parle
peace, love et rire en barres
j'aimerais vous dire tout ça
mais on veut nous faire croire
que tout est grave, opaque, épiscopal
et puisqu'au bar on n'y boit plus
et qu'Escobar a fait des p'tits
c'est coups bas entre visages pâles
du coup les rires se barrent
les âmes se plient
les escrocs s'allient
et on devine sous les mâchoires
les crocs salis
on n'est pas si maigres
et malgré ça on court après l'gras
de mascarades en simagrées
comme dix ogres
s'arracheraient six magrets
et dis-moi si t'es si malin
pourquoi des pseudo Messies
ne cessent de s'immoler ?
pourquoi Neymar et ses copains
confondant talent et mollet
crucifient la vision du récit
bien rasés ou bien brossés
cramponnés au "réussi"
et palpant même assis, sur un banc ?
pourquoi ceux-ci jouent les menacés
pour les joues émaciées
de gosses en mal de rêvasserie ?
ainsi soit cette logique
ah si c'était comme ci...
ah si j'vivais en autarcie...
mais c'est pas du néma-ci
Captain Fantastic.
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7. |
Yl et El
05:30
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levé aux aurores boréales, votre milonga la voilà
en espérant que vous verrez la terre comme je la vois là
que vous toucherez l'écorce qui craque
que vous goûterez le miel de l'abeille qui danse
que vous écouterez la pie qui chante
que vous pourrez respirer le silence
à pleins poumons, sans les masques
vers l'infini et au-delà
vous êtes beaux à croquer
ça tombe bien vu que j'apprends à dessiner
les horreurs et les merveilles de ce monde bientôt sous-marin
si vous vous sentez escroqués
je vous donnerai quelques clés pour imaginer
celles des autres mondes Altéréens
c'est rien, tout va bien
je suis là… vers l'infini et au-delà.
Eléa
dans mon cœur t'as migré
ça fait 3 ans déjà
et pendant qu'je vieillirai
tu grandiras
depuis le premier sourire au réveil
quand ma face prend la place du mobile origami
je dis fatigue, encore sourd de la veille
tu m'as pétrifié comme Médusa, me voilà conquis
je ne bois pas de kawa au p'tit matin
ton petit être ayant bien plus d'intensité
je ne crois plus au silence, c'est certain
je t'entends murmurer "je t'aime" devant l'éternité
ma p'tite pile Duracell
qui illumine ma scène
ma fée électricité
parfois sans civilité
mais avec sensibilité
t'as les émotions qui débordent
les fous rires qui éclaboussent
les colères qui font désordre
quand tu as besoin, je te pousse
quand tu as la frousse, je te borde
tu apprendras à discerner, à être douce
quand tu verras l'envers des pièces que tu brodes
mais rien ne presse, prends ton temps
pour changer tes entrelacs en atouts
je t'aime autant que tes débordements
je t'aime par-dessus tout
t'es l'aînée, complexe place
t'es réservée, t'es tenace
t'es la grimace de l'acrobate
t'es le feu, t'es la flamme
t'es ma fille, t'es la femme
celle qui rappera ses vérités
qui ratera ses exercices de math
qui titubera entre velléités
et exécutions délicates
tu changeras pas ce monde archaïque
et coloré
tu seras un fragment émaillé de sa mosaïque
tu seras pudique quand je te regarderai
et quand tu parleras, sereine ou en panique
je t'écouterai
tu seras ma lady
je serai gaga, en vain
je serai Dalí
tu seras mon "Énigme sans fin"
on partagera nos coups de cœur
littérature
tu me confieras tes peines de cœur
tes aventures
on en fera un folioscope rare
et éphémère
tu seras libre comme l'art
j'espère.
Ylan
dans mon cœur t'as migré
ça fait 1 an déjà
et pendant qu'je vieillirai
tu grandiras
encore un coup de foudre fracassant
naissant le soir même, le troisième
mes cheveux se hérissant
mes problèmes disparaissant
les neuf muses sur un seul emblème
pétrifié par l'petit frère, quelle histoire
Pierre faut t'y faire, et n'aie pas peur du futur
il y aura du pire et du meilleur
du grandiose, du dérisoire
on n'est jamais vraiment mûrs
jamais prêts pour autant d'amour pur
on se connaît depuis douze mois
ton espièglerie, c'est de la calligraphie
et tu ne dis pas de mots
mais un regard bleu me suffit
un coucou, un sourire
un doudou, un soupir
amadouent
tu m'as ensorcelé comme un vaudou
un mot doux susurré, ça vaut tout
et tous les maux d'avant et mes névroses
refoulées
soudain sont recouverts d'un linceul
mon bonheur est dans les p'tites choses
il est morcelé
caché dans chaque pièce du puzzle
ton émerveillement quotidien m'enchante
tu ne crains pas l'échec, il te grandit
la répétition, ton dada, ta rengaine rassurante
mon "mumble rappeur" favori
je t'aime à la folie
t'es l'cadet, t'es l'arbuste
t'es la grimace de l'auguste
bientôt l'arbre, et la pomme
t'es mon fils, tu es l'homme
tu changeras pas ce monde délirant
et prodigieux
tu seras un fil fragile sur sa tapisserie
tu seras timide et courageux
et quand tu parleras, calme ou fulminant
je t'écouterai
tu seras mon kid
je serai Charlot, dans un coin
je serai ton guide sous-marin
en quête de ton Atlantide
on écrira les règles du jeu
celui qu'on aura construit
tu me diras tes jours nuageux
et tes rêves incompris
on en fera un morceau rare
et éphémère
tu seras libre comme l'art
j'espère.
YL et EL, les palmiers de mon île
de mes yeux la prunelle
leur sourire : mon hymne
mes refuges blondinets
du p'tit déj au dîner
YL et EL, une aquarelle
j'aurais pu faire glisser le pinceau arc-en-ciel
sur des kilomètres
je préfère les écouter grandir avec celle
qui les a fait naître
elle a lié mes cursives
les pleins, les déliés
jouant des pieds, des mains
mon alliée des coursives
d'un navire infatigablement dévié
qui ne chavire jamais vraiment
on brouille les pistes, mélange les pièces,
bat les cartes
pour finir dans un alignement céleste...
Puissance 4.
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8. |
Où je parle de moi
04:09
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j’parle pas au nom d'la foule
mais j'aime à penser que j'suis plutôt cool
et plutôt à l'aise à ma place païenne
j'ai jamais fait l'rêve d'une Porsche Cayenne
malgré mon grand zen
plutôt généreux dans ma classe moyenne
plutôt fourmi, pas hyène
j'ai quelques précieuses connaissances
malgré mes bras courts
en cas de moyenne circonstance
reste conscient d'mes chances
je sais m'éloigner quand les coqs déchantent
et quand les oies d'la basse-cour
deviennent trop méchantes
j'aime à penser que j'suis un bon père
malgré c'qu'ils nous font faire
j'suis pas fou
impliqué et pas seul tout
je sais surtout qu'ils ont la bonne mère
plutôt humble et plutôt stable
d'après l'oreille interne, et j'ai l'sourire affable
j'suis pas timide, j'suis réservé...
trop bien pour toi, j'ai vue sur cour
passe ton tour et trouve-toi une autre table
rares sont ceux qui m'ont vu énervé
parfois hors-piste, pas grave si j'fais des détours
j'suis bavard quand j'veux
j'ai le talent hors pair
de la langue qui ruse
c'est pas ma muse
qui vous dira l'contraire
j'ai ma pensée agile
et puis j'ai le rire facile
car il vaut mieux un pas léger
une gorge déployée plutôt que serrée
une simple gourde et un talon d'Achille
plutôt qu'un sac rempli et mal aux chevilles
en gros tu l'auras compris
j'aime à penser qu'je sais qui j'suis
et j'suis pas exempt de quelques fauts-dé
oui faut l'dire
ado, moi aussi j'écoutais Faudel
et fait quelques faux départs
faux derche face à l'autoritaire
rebelle devant les causes acquises
des faux prêches pour modèles
et faudrait que davantage je dédramatise
j'évolue pas dans l'désespoir
entre trottoirs et motels
plutôt faux modeste
et assez vrai modéré
plutôt... assez...
enfin... presque
jamais, je sais pas pourquoi, jamais j'manifeste
zéro cause en pancarte sous décibels tronconiques
mes seules interventions publiques
se passent sur scène quand j'manie l'texte
l'injustice me débecte
mais j'fais pas grand-chose pour l'enrayer
sous l'oreiller j'étouffe l'affect
par manque de temps, j'en doute
par pudeur ou manque d'audace
et dans ce cas c'est pas gagné
un sursaut de candeur qui déroute
moi, un athée fuyant les cantiques
un apprenti fuyant les classes
poète plutôt moderne qu'antique
j'égare aisément ma confiance en moi
et garde les sens pendus aux parois
hagard, la méfiance engourdit l'émoi
et la raison mène la danse, ça se voit
mais se noie
je suis de mauvaise foi, parfois
face à la critique hépatique
en retard sur mes propres torts
anachronisme symptomatique
syndrome de Montmirail Godefroy
malgré des généralités bateau
et quelques raccourcis décuplés
dans mes propos
je reste assez honnête
autant qu'ces zigotos
étonnés par ma tête
quand j'dis que j'rappe des couplets
depuis 2007
arrête avec les étiquettes
s'il te plaît
la musique, ma caverne
mon asile
là où j'suis seul avec moi-même
plus qu'avec un bon bouquin
c'est moi l'écrivain
qui tiens le fil
qui choisis les thèmes
et qui rappe les couplets
j'fais pas du mieux
je fais du moi
arrête avec les étiquettes
s'il te plaît.
|
||||
9. |
Si si la famille
06:31
|
|||
écoute, écoute mes grandes histoires
cachées derrière des p'tites affaires
par amour on empoigne puis c'est la foire
et les commentaires de grand-mère
même sans les dents
n'en finissent pas d'se coincer dans l'dédale
c'est embêtant, eh oui ! car véritable
pour continuer d'rouler faut pousser la pédale
arroser la terre pour faire pousser les pétales
je peins pas les portraits, j’gribouille la scène :
y a le p'tit frère qui geint, qui chiale
et dont on sait plus trop quoi faire
la sœur aînée qui fait des siennes
car y a 40 ans on a chouré son père
deux sœurs entières, sans concession
un grand frère aux morales qui gênent
et comme fondations : solitude et dépression
tu parles d'une météo !
bon, ok, j'ai résumé grosso modo
et j'ai grossi les traits, n'est-ce pas ?
n'empêche, on s'aime
garde la pêche, et kacem
wapalek, et vous offusquez pas (pas)
l'amour il est brutal
parfois parler ça suffit pas (bla bla bla)
l'amour il est vital
le porter haut f'ra remonter les bas (la la la)
dédicace à la fratrie, aux rents-pa
allons enfants de la patrie d'un jour
les injures qu'on fignole et les éloges qu'on bâcle
morcelés, comme à la fin d'ce morceau-là
on n'retiendra qu’les déchirures
causées par quelques mauvais tacles
aux oubliettes les feintes et les pures passes
clair-obscur en demi-teinte sur la surface
pas d'réparation, c'est obsolète
quand ça casse, direct on jette
et rien qu'ça jacte
alea jacta est (es lo que hay)
attends 'tends 'tends
j'reviens, j'vais rapper ma thérapie
en sortant d'la mater’
j'ai raté l'nom d'famille de ma fille
c'est l'pater qui l'a dit
donc c'est impératif
si et seulement si
on cesse notre cinéma
on s'connaît, à l'âge qu'on a
l'accepter ça suffit
je sais qu'j'ai un gros pif
non j'paierai pas de psy
pour me décrire c'que j'vois
tous les jours dans la glace
au milieu d'ma face
(j'prends l'Bic et j'dépasse)
Oui, j'en ai gros sur la patate
au moment où j'écris
puis les minutes défilent et partent
et la patate s'adoucit
dans mon western spaghetti
y a deux catégories
y a ceux qui creusent et ceux qui creusent
moi... je creuse !
si ta famille est fonctionnelle
tu t'fourres le doigt dans la prunelle
et je suis blanc avec un peu d'argent
problèmes de riches... c'est rageant !
pendant nos quasi-thérapies
Poutine joue au belligérant
le GIEC avertit
et des enfants font les poubelles
y a celles qui crèvent l'abcès direct
et pouf ! ça mousse, ça pète, ça éclabousse
et on passe à autre chose, peut-être
j'en sais rien, j'connais pas ces secousses
au secours !
y a celles qui accumulent en masse
rancœurs, désillusions, égarements
casseroles mal lavées et j'en passe
de véritables bombes… à retardement
avec lesquelles on s'endort dans les tombes
effarement !
"on choisit pas sa famille"
quand t'as dit ça ben t'as tout dit
ça brille, ça grille ou ça s'maintient
pourtant elles y arrivent bien, les fourmis
oui car elles ont un objectif commun :
la survie d'la colonie
la mifa on fait avec et on s'en sort
si chacun fait l'effort
exactement l'même qu'on déploie
pour trouver les problèmes quand y en a pas
bien sûr qu'y a d'l'amertume dans ce son
comme dans tous les bons chocolats noirs
tant pis si on m'traite de con, j'en ferai une autre chanson
si on m'accuse de déformer l'histoire, j'en ferai un répertoire
remuer l'passé, ses traumatismes
c'est comme remuer la merde
l'odeur reste la même, c'est sûr
si tu laisses reposer par automatisme
en acceptant qu'la merde soit la merde
tu mettras par dessus les fausses notes
et les bonnes, les faux plans et les épluchures
tes boucans, tes charivaris
le tout fera un excellent compost
pour tes plantes futures
ton potager en fleurs va rire
et même finir en pleurs
quand il verra l'ampleur
de cette imposture
des adultes croyant au déclic
quand ils méritent des claques
arrachant l'corps des tiques
laissant la tête sucer le sang
se noyant dans une flaque
terminus ! tout l'monde descend (hola !)
je ferme la boutique, et j'accuse (Zola)
je vois bien que la mifa s'use
oups ! lapsus
j'voulais dire… que la mif assure (et zut !)
un pataquès de plus
qui alimentera des heures
des discussions confuses
aïe ! c'est la piqûre
les chiens n'font pas des chats
bien sûr
les jurassiens se fracassent à la Suze
les non dits et les "on dit"
ne servent qu'à ronger les liens
c'est des coups à s'ouvrir le crâne
à souffrir comme un âne
battu au bâton
à finir têtu comme un chien
au pire à en perdre la tête
emmêlant les dictons
où est l'os que je rongeai jadis ?
oups ! j'ai pas dû bien rangé, tant pis
c'est bête
ouf ! depuis j'en ai retrouvé dix
il est timide, le pardon familial
alors on s'tait
pourtant c'est l'Saint Graal
on casse tous des pots (okay)
mais là au centuple on les paie
on passe des chichis aux jérémiades
puis des coups bas aux règlements d'compte
au lieu d'se confondre en embrassades
"on n'voit bien qu'avec le cœur" dit l'renard dans l'conte
"l'essentiel est invisible pour les yeux"
on est tous petit prince
apprivoisant les réponses
cultivant sa rose dans l'désert malicieux
roulant sa bosse en cherchant les sommets
prenant juillet, laissant décembre
on veut grimper jusqu'à l'eldorado
monter comme la fumée
et quand on tombera de haut (trop tard)
ce sera en laissant des cendres
eh oui !
dans une cordée on marche ensemble
que l'on sue ou que l'on tremble
conscients des désaccords car liés par la corde
comme sur une partition les accords
guidés par la portée, à la vie à la mort
ou alors tu ruses comme un Apache
tu mords et puis tu lâches
au pire tu sors le schlass
et hop ! tout schuss
jusque dans l'creux d'la vallée
affalé dans l'canapé d'Avallon
les couleuvres avalées, les couleurs délavées
la rivière à vau-l'eau, et voilà : gros lot
l'enfance envolée, tel un frelon
mais mes frelots partout me follow
c'est d'la folie, sur mes grolles ils sont mes grelots
(ding ding, micro check)
hmm ! t'inquiète
on a partagé la même assiette
mangé grâce au même chèque
croqué dans la même pastèque
et paf ! parfois ça part en cacahuètes
j'suis pas allergique à l'arachide
(et donc même pas raciste)
pourtant ces intrigues me fatiguent
et dans l'élan me freinent
étant schizophrène
je change de scène
et me transforme en Zig
on est unis, tenus par une filière
des poils à la moelle épinière
on fait avec, on fait pas sans
avec les rires et les galères
on partage le même sang
passant sous l'épiderme
et pis merde
si si la famille.
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10. |
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enlève-toi les doigts du pantalon
voilà sûrement l'tube de l'été
le P'tit Filou Tub chocolaté
comme vu à la télévision
hmm... dis-moi, t'es gâté
car y a de l'amour dans mes chansons
un pour tous et tous pour un
on veut tous du pur son pas pourri
on veut du parfum, pas du purin
on veut l'humour partout
et l'amour partouze
et parfait
avec un A majuscule surtout
et partir faire l'amour par terre
sur la pelouse
ou dans les airs
avant tout dans les yeux
tout seul ou à plusieurs
c'est comme on veut
et gratuit, car au final
c'est plutôt cool
l'amour est pas vénal
derrière ce faux tube estival
se cache un pauv' type un peu banal
avec une voix pas vraiment gutturale
dont la faiblesse et le talent se valent
mais qui s'aime lui-même
qui sème le vent
qui t'aime toi, qui l'aime elle
et qui vous aime vous
mais vous êtes fous vraiment
et pour s'aimer on a mis l'temps
l'amour, c'est la valse à mille temps
c'est à tout l'monde et à personne
c'est l'utopie de More
l'eldorado de Voltaire
et le paradis perdu de Milton
c'est le hip-hop d'Afrika Bambaataa
et de la Zulu Nation
we need more
peace, love, unity and havin’ fun
on dit que les mots blessent
que les mots laissent des traces tenaces
on dit que Damoclès
et sa lame t'empêchent de rester en place
personne ne bouge, personne ne sera blessé
ça c'est du racontar
et comme dirait Albert "je m'fous des racontars"
mais si tu ne meus pas ton fessier
si tu serres les crocs sans cesse
si tu vois rouge toujours, hélas !
j'vais d'voir te défoncer, avec paix, amour et unité (bien sûr)
et alors s'amuser sera la cerise sur mon gâteau nantais
n'en parlons plus, mais gravons l'constat
on est une seule et même famille nombreuse
adieu les alloc' et les réduc' pour l'cinéma
si l'cinéma qu'on fait squatte toutes les salles
déjà qu'c'est l'bordel, depuis qu'y a plus d'ouvreuses
on passe du passé décomposé au futur compliqué
en oubliant l'présent sous conditions
en loupant la concordance sans considération
si j'aurais su j'aurais pas pris
Public Enemy avait d'jà tout compris
(He got game) à l'évolution de l'esprit
ouh ! ouais, balèze la cabriole
cinq mots d'anglais en tant qu'précieux butin
pour un refrain qui en vaut mille
aussi efficace et malin qu'un jeune Arsène Lupin
ça fait peace, love, unity and havin' fun.
|
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11. |
Aïe
02:59
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remplis tes fiches d'impôts
reclasse tes fiches de paie
remballe tes "fils de…"
remplace par "fils à papa"
repasse en classe de pipeau
chiche !
que tu sois sobre ou foncedé
fournis les documents
simplement car ils sont requis
malgré l'énoncé peu éloquent
refile ton numéro d'sécu
ton RIB, tes organes et ton cul
aussi ceux d'six garants pas cons
difficilement convaincus
tout ça pour un logement sans balcon
administrés nous sommes
pas loin d'être sinistrés
par ministres et fils de députés
34 ans mais c'est comme
si j'venais d'débuter
où s'trouve le Cerfa
qui f'ra qu'j'me f'rai pas buter
dans l'étau qui sert fort
par autant d'formalités ?
Balkany banalité
noirci par le vice
et aussitôt blanchi
pour cause de mauvaise santé
à l'heure qu'il est
son meilleur pote c'est pas sa femme
c'est un Tamagotchi
entre les jambes la queue
qu'est-ce qu'on fait des vrais drames
quand nos présidents en chient (Sarkozy)
devant la Justice ?
on est autant condamnés qu'eux
pas d'étau sans la vis sans fin
obéis cent fois
marmonnant l'même refrain
aïe ! aïe !
oh ! oh ! oh !
pas beau ça
fessée sur fessée
ça la fout mal
t'es maso, t'es mal, c'est net
téma les mâles à mallettes
les femelles étouffées sous voile
les gros en mal de courbettes
obsédés par celles en jupettes
et quand elles parlent, ils crient "t'es folle"
et les médias perdent la tête
nous jettent dans la même Tefal
la nuance au fond des toilettes
le pipeau pas qu'au bal musette
besoin d'coupables sur la sellette
et la foule s'écrie "mazette"
les plus optimistes "tov mazel"
top, j'arrête, au final
on sait... on n'est pas nés sous la même étoile
perso, je n'suis pas à plaindre
c'est l'hôpital qui s'fout de c'qu'il connaît pas
mais je constate
qu'on a tendance à geindre ou feindre
injustement sous les coups des faux tracas
et du vrai martifouette
j'espère qu'ton exutoire c'est peindre
et pas se pendre par l'encolure
c'est sûr que de nos jours
on peut tout dire de mille manières
mais pas toujours
car à travers la poussière
le moindre propos décalé voit la lumière
tout est dénoncé ou censuré
très clair ou très obscur
critiqué ou déformé
t'es pas con mais t'es l'con d'un autre
c'est pas ta faute
mon ballon d'eau chaude n'a pas chauffé
j'ai posé l'gros orteil sur un Duplo
j'ai pas reçu ma prime d'auto-entrepreneur (y en a pas)
11h, le facteur n'est pas passé
midi, mes poules n'ont pas pondu
13h, je mange mes épinards au beurre (pas l’choix)
prends du recul et me pose des questions (qui de l’œuf ou la poule ?)
qui font mal, comme un con.
|
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12. |
Générations
03:20
|
|||
ah là j'vais déchirer sévère (c'est frais)
tu devras déchiffrer des vers (c'est vrai)
ah ! cette mélodie est primaire (à la DJ Premier)
les vieux cons sont sévères
dans leurs jugements trop à l'aise
entre les chips et les bières
elle est loin la catéchèse
calé sur l'canapépère
marmonnant amers commentaires
et souvenirs de guéguerre
sur fond d'infos morbides
en retrait d'l'instinct grégaire
l'ouverture faut la ché-cher
par principe réfractaires au sans fil
plus d'micro mais des mots insipides
plus d'matière pour les glandes salivaires
que jadis les coups asséchèrent
ils pensent les jeunots novices en tout
et pestent maudissant Monsanto
non sans taux d'alcoolémie hautement fou
la sagesse amène peu d'gloire
la vieillesse peu d'sourires devant l'miroir
scellant leur liberté sous cadenas
attendant qu'leur vie démarre
avant les devoirs y a les droits
voilà c'que les cadets narrent.
les jeunes fous sont "déter"
à faire les soûls paresseux
grattant sous la terre
de l'éther dans les vaisseaux
passant par cathéter
plus d'sirop Teisseire
petit frère veut d'l'héro dans l'naseau
dépassé, sans mission claire
errant par monts et par vaux
(2Bal 2Neg) il ne sait que faire
peu fier d'avoir à supporter
le monde, ses angoisses et ses kilos en trop
tout en allégeant sa plume par des clichés Instagram
en cherchant l'éthique (Tok)
d'addictions en contradictions, super-héros
cherche alléchant rôle, pour un drôle de drame
trajet d'Y génération (fuck)
qui trouve pas d'sens à son propos
références en décalage
ouais faut un conséquent bagage
pour savoir faire le Minaj
c'est clair
pour griller l'piano d'Nina
et pour aimer ces airs
se plaire à se saisir
du micro d'or, jour après jour
itérative procédure
qui tire les tifs car c'est dur
avant l'zapping y a la persévérance
voilà c'que les anciens pensent.
épatés par ce beat entêtant
tes potes n'en attendaient pas tant
par kif ont terminé partants
la tête penchant d'un côté
le beat accroché aux tympans
arpentant la pente pentue
trois minutes la nuque tendue
pensant prétendre à la fessée
j'ai dit nuque, pas uc, quoi que
tapant des pieds car contents
d'écouter ce type épatant
tes potes n'en attendaient pas tant.
les générations s'vilipendent
quand des plus jeunes les vies dépendent
les vilains vieux les pendent
et pouf ! les benjamins débandent
jusqu'à c'que l'inverse se répande
quand des plus vieux les vies dépendent
les jeunes bourrus les tuent
et les compostent pour les futures laitues
eh ben... c'est bien moche
ce constat de l'hiver
entre vieillards et mioches
règne une ambiance délétère
hmm... pas d'accord ?
et à la moindre rature
à la moindre étagère pas d'équerre
on part à l'aventure pour des chimères
on part en guerre contre des boucs émissaires
qui par leur âge diffèrent
quand l'un enrage, l'autre n'en a cure
pendant qu'les hauts placés, les bien assis
jeunes hyènes et requins grabataires
profitent, fiers, de leur vulgaire sinécure
KRS aurait pu rapper là-dessus
mais v'là qu'c'est moi qui t'fait la leçon
ni vieux ni jeune mousse sur un rafiot moussu
sans rame et la rime émoussée
qui fait naufrage en heurtant des glaçons.
|
||||
13. |
Rêveur
05:00
|
|||
on peut bien changer la légende, à chaque image
comme dans le dico superflu de Desproges
mais sauver les Zelda restera l'projet à chaque page
c'est pour les aventuriers du rêve sans horloge
je cherche l'optimisme déployé au Lasso
assis devant un TED sur nos chaussures et comment les lacer
et pour si peu on s'fait aussi des nœuds au cerveau
on cherche l'invention pour un futur qui va nous dépasser
tandis que les bien-pensants mènent la danse
les rêveurs mènent l'assaut
je suis tout Belmondo, en quelques références
un novice à bout de souffle, un enfant gâté marginal
incorrigible et solitaire, un animal
un singe en hiver et Gabriel
blasé par tous ces bruits
blessé par les larsen
faut écouter Fela Kuti
mater Jay-Z et Beyoncé
des scratchs à la place des lacets
notre libre arbitre sous tutelle
notre bon sens en quarantaine
nos maux écrits en tout petit
au dos d'un jeu Mattel
tandis que les vieux déraillent, les jeunes attellent
difficilement les bœufs à la charrue
ou les mettent avant
car en ont ras l'cul
enfin... ras bord la coupelle
si c'est une danse, j'ai bien envie d'faire la coupole
pour me voir au sol, le sang suffoquant la cervelle (comme quand j'ai trop bu)
tandis qu'on vend plus de médocs que de vin rouge
assez caustique
de nos jours on dit obèse et pas gironde
société fausse panique
on attend les séances de kiné pour que ça bouge
les terrasses et séances de ciné pour que ça gronde
on avale pour que ça fonde
et ça fait monter les eaux
c'est donc à c'moment que je change de flot
c'est c'qu'ont relaté les JT
j'fais que répéter les mots
sont tout l'temps frelatés
ont même infesté ta fiole
la faute au méthanol
et à tous les athées
sous l'coude un seul atout
pour tenter d'faire le pli
on est désolés... depuis tout p'tit
mais c'est pas tout
au final ça passe mal
non, y aura pas l'Excuse au bout.
quand je s'rai grand
je serai astronaute
je serai charpentier
je serai un autre
je serai garde forestier
je serai comme maman
je serai instituteur
je serai papa
je serai tout ça à la fois
je serai rêveur
fallait voir...
la claque, l'éclate
quand on arrivait en ville
et puis l'étincelle m'a quittée
ma Katie, tic tac
ma pause Kit Kat
je suis Cat et elle ma lady d'Arbanville
nous sommes...
des ratures
des ratés
des bavures
délavées
des bordures
et des pavés
des cassures
déclassées
nous sommes...
des cas spéciaux
des beaux spécimens
des idiots avec des idéaux
des Malaussène
des cas sociaux
soucieux d'payer l'loyer sans sourciller
en pavillon ou HLM
là où peu d'paix s'y mêle
à peine
accessoire comme un hymen
mais je l'apprécie même
en temps d'guerre, yo
drôle de phénomène
et si mes rêves y mènent
amen
j'panserai mes blèmepros
et s'rai guéri héros
dans une galerie myrmécéenne
lanceur d'alertes qu'on bâillonne
à l'heure où les porcs sillonnent
les rangs d'une assemblée
aux allures de cour lycéenne
Alice au pays des cartes Vermeil
j'leur lâcherai pas mon vote
rester droit dans mes bottes
voilà mon plan, ma cause
entre Stevie Wonder et Coolio
j'dessine les courbes de mon paradis
un brin sinueux, bonjour la scoliose
en même temps... porter des bottes
bon dieu ! c'est pas facile chose
rester droit... hm... une tragi-comédie
mais qui m'a dit ces mots "il faut" ?
ces maudits mots dits m'indisposent
et j'en perds mon latin, mon ciel, mon mardi
et puis ma prose
pause
j'expose mes névroses absurdes
comme Fabcaro, et ça d'vient hilarant (Zaï Zaï)
et comme dans Figurec
j'ai l'rôle d'un employé modèle, figurant
d'une comédie ou d'une tragédie grecque.
|
||||
14. |
Caprice arabe
03:25
|
|||
je viens de faire l'amour avec la femme que j'aime
je vais m'offrir un tour dans ma passion secondaire
au p'tit matin je sème de l'art par kilogrammes
je flotte dans les airs
en dehors de mon corps, temporaire hologramme
laisse-toi porter idem
et garde tes commentaires pour Instagram
car dans cette joute funeste
les mots ressemblent à des mirages
j'vois qu'sous la voûte céleste
les âmes s'égarent parmi les âges
quoi qu'en fasse de Funès
y a bien moins de rire que de rage
sur notre petite planète
nous sommes des fous en cage
jouant des bêtes maudites
enchaînant les rites de passage
sans savoir de quoi on hérite
sans faire gaffe aux signes et présages
alors on nage
on plonge dans les abîmes et vite
on tourne en rond, usant les sillons
priant pour un meilleur pressage
au fond, on n'aura qu'un vinyle cassé
on n'obtiendra qu'un futur moins long
laissant Homère gratter l'autre Odyssée
croyant que de la Terre nous sommes l'exclusif apanage
nous sommes en décalage, et assurément trop pressés
vivement qu'le jour se lève
j'veux du soleil sur un coin d'page
j'veux d'la vie, de la sève
de la lumière et du sauvage
j'veux la poésie d'Gaël Faye, les pieds sur terre de trecLau
l'univers fouillé de Dooz Kawa
j'veux le succès d'IAM, le flow décontracté d'Hippo
le grain d'folie d'Anton Serra
la voix gutturale de Furax, l'énergie bestiale de Melan
mais là je m'éloigne
mélange fringale et mélancolie
donc je m'allonge, calme et soigne
mes embolies logorrhéiques
à mon âge, j'ai la mine sérum
mon fils, ma fille et ma femme
la tisane et le rhum
pour embellir mes envolées lyriques
pour examiner la somme
de choses à faire et de paroles à taire
pour agir dans un silence morne
atteindre l'état du Dalaï-Lama
le corps impliqué, l'esprit à l'écart
devenir Avatar, dernier maître de l'air
mais voilà
je suis Pierre, pas apôtre
je n'espère plus vraiment changer la donne
je laisse l'espoir à d'autres
aux futurs jeunes Pablo et autres Don
à qui siéra mieux la faute
et je saute
me rêvant des ailes, épousant l'air qui me portera
sur six cordes spirituelles domptées par Tárrega
ici finit le caprice arabe
du zig avec des ailes.
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Le Zig Zélé Nantes, France
Auteur et diseur de mots • Faiseur de sons • Indépendant • Sympathique
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