We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

6 cordes (ALBUM)

by Le Zig Zélé

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €10 EUR  or more

     

1.
COUPLET 1 Pour jacter, jongler avec le vocabulaire Pour jumper, jogger, Django samplé f'ra l'affaire J'm'adapte à tous les styles Et souvent change d'avis Totalement versatile Sans grand souci J'passe du grave au futile Comme du canap' au lit Vas-y dandine tes pieds, tes doigts Sur ce son déluré Si y a tous tes potes, j'les entends pas Y aura pas d'sommation En fait ça s'boit comme du p'tit lait Consommons sans modération Et pour en faire une bonne purée Jetons quelques flocons C'est la potion magique L'émotion sans la censure Soumise à l'assemblée La recette est classique Et unanime, c'est sûr Le son final est pur Si tu raffoles du ton jazz Monte le son garçon On part sur de bonnes bases Si tu veux t'arracher la tête Ajoute du rhum Charrette Une goutte de tequila Ou juste un doigt d'vodka d'Russie Pour que l'mariage soit réussi Si l'couplet t'plaît, pékin Faut qu'tu l'achètes Deux ou trois kopecks Quant au r'frain, bah y en a qu'un REFRAIN Si t'as la taille adéquate Si chez toi y a d'la moquette Ou du parquet, peu importe Si dans ta tête c'est le squat Si t'aimes remuer sous la couette Mon pote Ce son est 100% pour oit COUPLET 2 Ce son s'est fait sans sous Mais n's'essouffle pas, c'est fou Certains diront "ça suffit Ces chansons sans partition Faisons taire ces insensés !" Mais je sifflerai, c'est tout Avec sarcasme et poésie J'f'rai subsister ma passion Car ces sectaires ont tout faux Leur sérum c'est du poison Le nôtre plus du son Et pour les plus cons l'échafaud "Bah qu'est-ce qu'y a, t'es chafouin ? T'as la tronche pâle, t'es pas bien ? Les oreilles en sueur, t'es pas sûr ?" Pendant qu'tu r'prends des couleurs J'finis mon 16 - - Mesures Coucou ! C'est r'parti pour un tour Tout court et décontracté Car la violence et la société Sont des sujets surannés À traiter ailleurs qu'ici même Et autrement qu'avec du swing 94 BPM Représente pour mon crew Nan... en fait, pas vraiment J'suis tout seul pour faire mon trou Et même si c'est pas évident J'mets c'que j'veux sur mes disques En bougeant la nuque joyeusement Et j'fais c'que j'veux avec mes ch'veux Ça c'est fantastique !
2.
Financer ma musique, c'est le nerf de ma guerre pochettes, clips et masters, tout ça coûte cher et je galère, mais si j'galérais pas, hein, tintin je s'rais plus Renaud que Renard, tintintin et je s'rais parti bien trop tôt faire le pantin sur le plateau d'Taratata j'aurais fini luciole dans le tombeau d'Takahata attends, 'tends, 'tends si j'avais plus, j'ferais p'tet' plus mais pas forcément mieux crois-moi, c'est une question d'échelle là j'suis sur l'escabeau, eh fier comme Artaban, eh regarde-moi maman, j'suis monté d'ssus tout seul Pas d'Sacem, pas d'ça chez moi je sais où est ma place je sais c'que j'vaux, eh pas b'soin d'passer par un horodateur mes droits d'auteur, eh, j'en ai pas grand chose faire j'les laisse aux crève-la-dalle, aux p'tits malins tant pis, j'les cède aux p'tits voleurs qui trouveront dans mes textes un brin d'vocabulaire et ma propriété intellectuelle j'veux bien la rendre gratuite j'veux bien la partager l'inverse s'rait hypocrite, hein ? vu l'nombre de titres que j'ai samplés Y'a rien d'secret tout s'transforme et rien n'se crée on est tous des sampleurs utilisant les mêmes mots dans l'dico et les mêmes touches sur le clavier te fourvoie pas, coco c'qu'on appelle "création" c'est l'mélange qu'on en fait avec respect et passion dans c'cas j'suis créateur comme tant d'autres autoproduit donc débiteur indépendant, pas débutant fais gaffe à l'amalgame, hein et joue pas au gamin irritant J'suis p'tet' pas musicien solfège mais musicien bricolage et vu qu'j'ai joué du pipeau au collège on dira qu'j'ai d'la marge donc à partir de là, dès qu'j'ai eu l'âge de capter l'manège, eh ben... j'ai r'vu ma méthode d'apprentissage pas forcément à l'aise mais obstiné et sans prétention mal placée au fond j'suis qu'un apprenti sage un p'tit blanc-bec à la plume basanée et je l'assume, ici et là influencé au fond mon hip-hop c'est du métissage Why would they be giving us answers without listening to what the question is? And then offer us a future without understanding present things? To then attempt to ask for our forgiveness without knowing what the true meaning of repenting is It's venomous My knowledge is the only thing I can pass on It's what figures on my testament Just for the hell of it Consider it as rent or some sort of settlement for being your resident Fuck the world I’m independent C'est pas en brocantant trois quatre galettes en fin d'concert que tu t'en sors, mais c'est tout c'que j'sais faire et j'préfère ça plutôt que d'vendre mon corps en créant des morceaux pour ados prépubères si j'voulais encaisser et engraisser l'système précaire j'accompagnerais mes galettes de saucisses grasses et de bière "dis, c'est quand l'prochain concert ?" eh j'en sais fichtre rien ce s'ra quand j'aurai pris ma bicyclette pour aller vendre mon pain ramasser quelques miettes en gros ce s'ra quand j'aurai harcelé les programmateurs des buvettes Eh non j'ai pas d'label et alors ? la belle affaire j'ai qu'mon semblant d'talent trois quatre paires de vers la passion qui m'dévore pas suffisant pour la célébrité latente pour la reconnaissance des pairs pour le quart d'heure de gloire alors je presse des disques, on verra bien, j'la tente gentiment j'persévère mais là mon disque dort depuis l'temps qu'il est sur liste d'attente L'indépendance c'est l'truc qui force la différence qui croit en l'individualité et qui la prône à une époque navrante où on veut nous changer en clones l'indépendance c'est l'truc dont j'me targue, eh mais il est tard, gars et j'm'égosille à tort je perds le nord mais au fond je t'aime sous mes airs de "lâche-moi la grappe s'il te plait" en fait, ce thème c'est p'tet' juste un prétexte pour un couplet J'me suis dit qu'si j'étais anti-système le temps d'un morceau faussement rebelle ça passerait mieux sur la FM et même si j'ai la flemme eh ben au pire j'monte mon label je mélange tout, ça fait peur et après tout, j'ai rien à démontrer ouais mais j'fais c'que j'veux, eh après tout, c'est mon texte et mon papier me prends pas au sérieux, eh après tout, c'est pas mon métier j'suis qu'un rappeur amateur MC Skywalker dans la langue de Shakespeare viens leur dire... Maître Jedi contre l'Empire This industry made MCs look ridiculous With their inaudible syllables in their singles And labels proposing pitiful styles in their syllabus MC's battle duels to fuel respect, nah fame is what it really is When our roads cross like a crucible Every evil individual feels invincible with a pistol When the battle changes from verbal to physical But my rhythmical enables me to handle these vandals
3.
Lui, c'est un mec paumé observateur craintif affrontant ses démons, isolé un jeune actif chétif perdu dans l'âge adulte Il a la peur de l'autre peur qu'il le gêne ou le dérange peur du bazar de l'être peur de voler l'silence et même la part des anges alors il part des lettres pour penser les mots et pour panser les maux porte un masque sur la tête il a l'corps mince et l'écorce lisse c'est un hêtre commun au sein d'la forêt tempérée, il rêverait d'être sapin épicéa ou même chêne mais ses chaînes se crispent à chaque fois qu'il se voit et qu'il s'efforce de paraître il incarne le manque de confiance en soi écrivant ses peines - et ses regrets au crayon d'bois poussant un cri d'effroi à chaque fois qu'il ouvre la fenêtre il ne cherche pas la faute car il sait qu'c'est la sienne il ne supporte pas d'être hôte d'un monde en proie à la culture d'la haine c'est un mollusque plaqué contre la paroi dépassé, luttant contre le ressac en silence refermé sur lui-même, dans sa coquille du désarroi à chaque attaque, à chaque turbulence car pour se planquer il sait faire preuve de diligence Elle, c'est une fille paumée actrice effrontée ambassadrice de la décadence une étudiante dans la souffrance perdue dans l'âge adulte À un rythme effarant elle s'empresse de s'affairer et s'affairant elle voit ses fesses sponsorisées par Ibis car elles finissent chaque soir dans un lit différent indifférente à la pudeur, elle a l'âme vagabonde et le cœur racoleur errant entre les bords en verre d'une jarre de gnôle traînant l'estime de soi par l'bout d'l'auriculaire jusqu'à c'que la dernière phalange gronde jusqu'à c'qu'elle-même ne trouve plus ça très drôle à force d'errances son corps n'a plus d'repères ses yeux ne voient plus l'heure son cerveau n'a plus d'air ses nerfs se noient subissant la torpeur elle oublie les marques de déférence victime de tellement d'marques qu'elle en oublie aussi les références elle s'accroche à toutes les branches jusque là sauvée par la Providence avant qu'la dernière branche craque c'qui arrivera sûrement plus vite qu'elle ne pense car pour dégringoler elle sait faire preuve de diligence
4.
COUPLET 1 Ado taré, j'me suis barré, j'ai pris mon sac à dos d'éléphant Mes yeux marron préparés pour jouer l'rôle de l'appareil photo Curieux et innocent, j'ai joué l'rôle de l'enfant gâté Et vu d'là-haut j'peux t'dire qu'c'est pas pareil Armés d'mon sac de rimes et son seau d'cacahuètes Et un peu d'eau, on est partis faire les marioles à travers la planète Voyager écolo c'est pas facile mais avec une bonne dose d'imagination ça peut l'être Chouette, hip hip hip, hourra ! Regarde-moi l'ver les bras ! Bref, j'ai vu la misère humaine s'étaler sur des kilomètres Et des kilomètres, et des kilomètres... Mais désolé les gars, j'm'arrête pas, j'vous aide pas, vous êtes fous Car j'suis ado taré et fainéant voyageant à dos d'éléphant J'avoue, c'est lâche et pas cool de ma part et quelque part c'est pas marrant Ni pour moi, ni pour vous Car voyez-vous, c'est foutu, j'vous ai vus, j'suis témoin mais j'm'en lave les mains Mince, par pitié, me mettez pas vos pensées ternes dans la tête Au passage, tenez, j'suis bon prince, prenez cette cacahuète Bref, j'ai vu la nature belle et fière mais menacée sur des hectares Et des hectares, et des hectares... Mais désolé grand-mère, ton sort m'intéresse guère T'façon j'peux rien y faire, on dirait qu'j'arrive un peu tard Tu vieillis à vue d'oeil, tu fanes de part en part De fleur en fleur, ta flore fait peur à voir À croire qu'les picaflores picorent tout ton nectar Quoi ? Enflure ? Bâtard ? Eh oh ! Surveille ton langage ou j'crame une allumette Tiens, j'suis bon prince, sois sage, ferme-la et prends cette cacahuète REFRAIN Sous mes airs d'adolescent Perché en haut d'mon éléphant J'examine la situation Mais dans l'feu d'l'action J'prends une photo à mille millions d'pixels J'suis touriste et quoi qu'il arrive j'descendrai pas d'ma selle COUPLET 2 Bref, j'ai vu la faune et c'était fun, toutes ces espèces qui disparaissent Et disparaissent, et disparaissent... Mais désolé bestiole, selon moi vu d'là-haut t'es ridicule Ta vie n'tient qu'à un fil, petite fourmi portant petite brindille Regarde c'qui s'passe quand ma monture recule Oups ! T'es courageuse mais trop p'tite à mes yeux pour que j'mesure l'enjeu J'ai lu les fables et j'ai bien ri mais omis les morales Si j'avais su j's'rai v'nu quand même et j's'rai resté cigale Je danserai si tu veux, pour toi, à trois mètres au-dessus du sol Et vu qu'j'suis généreux j'te file même ma boussole Et envers ta famille, ta colonie, je paye ma dette Allez, j'suis bon prince, prenez ces quelques cacahuètes Bref, j'suis juste venu soulager ma conscience pesant pourtant des tonnes Et des tonnes, et des tonnes... Lourde tâche pour l'pachyderme qui trimbale ma silhouette monotone J'ai distribué à tour de bras des cacahuètes En espérant laver mes péchés et faire reluire ma future épitaphe Cherchant l'plus bel effet et l'plus bel épithète Et pis paf ! En fait, ma mentalité est obsolète Pis au final, résultat, j'ai épuisé l'seau d'cacahuètes Et j'ai bu l'eau car j'avais soif, tout dans l'gosier mais rien dans la tête Tant pis pour la pauvre bête, succombant à mes pieds Me laissant tomber comme une vulgaire chaussette La morale : désolé mais j'suis touriste égoïste Sans considération et sans avis J'suis multirécidiviste Négligent et c'est une maladie Moi le faussaire sous mes faux airs de curieux bienfaiteur J'ai eu tort de voir le monde acquis, d'y décharger ma rancœur De vouloir m'donner bonne conscience à moitié, mais donc pas du tout J'ai jeté sans ramasser, j'ai piétiné, j'ai eu pitié, j'vous ai donné des sous Et au final c'est moi l'dindon d'la farce, c'est moi l'mauvais acteur Faut croire que c'est moi l'fou
5.
Eh ! société marchande j'ai pas vu la terre ferme depuis qu'j'ai quitté ma chambre d'adolescent, depuis qu'j'suis conscient qu'tu tournes pas rond et j'ai fait vœu d'silence pour qu'l'océan m'entende avant qu'ensemble nos corps touchent le fond Mais avant ça tu pousseras sur l'écorce de toutes tes forces pour qu'elle se cambre j'entends le bois du cèdre et du chêne céder les os craquer, dans un écho féroce et noyé, en silence, j'regagnerai ma chambre Et puis les autres crieront au secours et secoueront leurs porte-monnaie pour faire tomber les ronds la base des arbres enfoncées dans la vase quant à tes frasques, dommage, on f'ra pas table rase mais t'inquiète pas, les poètes les écrieront En un coup d'crayon j'ai dessiné ta peine et par la même occasion j'ai détouré la mienne et en chemin j'ai fait d'nombreux détours me perdant dans tes tours, trop pleines perché là-haut, j'ai brisé l'vœu d'silence et crié au secours Par ta vitre, j'ai vu l'état du monde remplissant la coupe jusqu'au bord et fichtre ! contre leurs armes qui grondent j'suis juste un pitre avec une fronde apparemment, pas suffisant pour repêcher mon corps Dans ton empire, y a du mieux mais y a du pire et la peur y resplendit j'prends d'la hauteur et puis j'respire mais reste emprisonné aux prises avec tes chaînes par pitié, me laisse pas devenir c'que tu veux pas qu'j'devienne Eh ! société mensonge j'ai pas vu d'vérité depuis qu'j'ai quitté mes songes J'ai entendu la radio mentir j'ai lu la presse en rire et j'ai vu la télé faire pire et au milieu d'tout ça Mandela mourir et ceux qui mendient là souffrir priant, gueulant devant tes portes pour qu'elles veuillent bien s'ouvrir Mais t'as pas mis l'couvert pour tous les frères et sœurs et pourtant tu voudrais qu'à table on scande en chœur ton hymne et puis qu'on défende tes couleurs mais eh ! société méchante tu f'ras pas d'moi ton chevalier servant pour remplir tes rangs et embellir ta prose embarrassante J'ai vu l'état du monde en ouvrant mes rideaux de loin j'ai vu l'échelle avec des gens en bas, d'autres en haut agrippés aux barreaux pendant qu'les gros en costard dans l'ascenseur leur jettent gamins, jobs et voitures me laisse pas rester spectateur contemplant Misère et Censure il est urgent de ralentir promis juré que j'te f'rai rire mais tu vas m'nuire et pour finir je céderai p'tet quand tu feras des siennes mais par pitié, me laisse pas devenir c'que tu veux pas qu'j'devienne Tu vas m'nuire et pour finir je céderai p'tet quand tu feras des siennes mais par pitié, me laisse pas devenir c'que tu veux pas qu'j'devienne
6.
COUPLET 1 Salut copain ! Je suis Le Zig Zélé j'habite au fond d'l'Impasse Partout (faux) j'aime bien le foot (faux) j'écoute Cloclo (faux) j'maîtrise l'impro (faux) et j'me fous d'tout (pas faux) Salut voisin ! Ça va ? Quoi d'nouveau ? raconte-moi donc ta p'tite vie, ça m'intéresse oui c'est vendredi, oui c'est vrai qu'il fait beau j'acquiesce mais dans son r'gard y'a d'la détresse quoi ?! trop d'bruit hier ? musique à fond ? ah non non non M'sieur, c'est pas nous, non non ! t'façon j'écoute même pas d'musique et pis j'aime pas les musiciens alors à partir de là... bon, bref, j'y suis pour rien pis j'ai pas l'temps, à ma montre il est midi douze c'est l'heure d'aller pécho d'la miche de pain, chaude et pas chère j'me gare en loucedé sur une place handicapé je sors et j'tâte mon flouze quand dans la file à Paul j'tombe sur Mimich' le pote d'un pote d'un pote d'un pote qui m'demande pourquoi j'suis pas v'nu hier ah ben non non non, hier j'étais chez mon voisin, à boire le thé on s'entend tellement bien, c'est tellement super qu'on a même prévu d'partir ensemble un mois c't'été Salut madame ! J'vais prendre 1 pain d'campagne "j'vous l'coupe ?" - ah ben non non non j'le garderai bien plus longtemps, tout l'monde y gagne je paye, j'me taille et 10 secondes plus tard j'm'enfile le quignon pendant que j'mens impunément à la pervenche en lui disant : "c'était une urgence, j'suis là d'puis 2 minutes, papillon (faux) que vous êtes jolie, gracieuse et élégante (faux) dans cette tenue bleue bien moulante voyons, là ! n'ayez pas l'esprit tatillon châtouillez-moi, au pire, mais ne me chatiez pas vous avez certainement un sourire très mignon mais là, je vois que vous ne me souriez pas" ah mais non non non, bêta, cette bête ne s'apprivoise guère avec louanges et congratulations et encore moins avec une paire de bobards peu fier, me voilà reparti avec ma chère contravention REFRAIN Je mens, tu mens, il ment Je mens, tu mens, tellement Nous mentons, c'est dément Jusqu'au démantèlement De nos jours paresseux Les honnêtes gens Les sincères et les francs Par ici la sortie, et sauve qui peut COUPLET 2 Contrarié, j'file au comptoir du bar du coin pour d'la philo d'comptoir à base de pintes et miettes de pain au milieu d'quatre quidams ronds dissertant sur ma vie, mes amours, mes déboirs mais c'est comme pisser dans un violon à force j'ai l'cerveau atrophié à trop s'fier aux fourberies de ces fieffés bouffons on nous a menti, on nous ment... ah ben ouais ouais ouais on a menti, on re-ment, et on peut pas faire autrement ah ben non non non mon verre est vide, qu'on vienne m'aider, y'a qu'ça d'vrai tenancier ! de l'alcool s'il te plait ! c'est bon pour ma santé, à c'qui parait REFRAIN COUPLET 3 Eh ! et tu sais quoi ? (ah ben non non non) j'ai trouvé les causes de mon grand nez ce sont les propos calomnieux en fait je suis Pinocchio avec les ficelles cassées puni, mis au piquet, presque damné et ça va pas mieux portant l'beau bonnet d'âne depuis une trentaine d'années mec, je suis anxieux et panique facilement donc mens communément attire les boniments et compagnie comme un aimant si tu compatis stupidement c'est qu't'es similaire (FAUX), si si, ou alors menteur refoulé et me refile pas tes "c'est celui qui l'dit qui y est" oui j'le suis, mythomane et manichéen oui monsieur, adulescent qui fait du chiqué, hein deux, un, deux, mic check ok... micro checké
7.
Mon blues 02:37
J'ai pris mes quartiers mes aises me voilà d'la partie 1, 2, 3, partez ! fini 2016 et ses quelques ratés je viens représenter le hip-hop en baskets le rap autoproduit pour les nantais les nantaises et le reste du pays sur du blues karaté qui n'en fait qu'à sa tête faisant tourner la boucle salie avec ténacité si t'es pas sûr de t'nir d'être assez solide poto, protège ta nuque et tes carotides si tu veux pas finir barge ou invalide coincé entre les murs du château des Ducs j'ai tendance à croire que la musique éveille quand l'intention est pure que la musique éduque et pas que les oreilles si t'as pigé l'truc c'est pas qu'une histoire de simples décibels et d'électricité j'te parle de la base douze quand tu comptes la mesure j'te parle du quatre temps pas celui d'PNL et autres auteurs de bouse mais celui sans béquille sans chichi, sans pleurs / sampleur sans autotune, sans filles à poil dans leurs vi- -déos pour pucelles et puis soyons clairs écouter Booba c'est une absurdité écoute l'harmonica diatonique ou pas c'est le son du mépris c'est la p'tite pincée d'zèle qui ajoute à mon blues tant d'authenticité
8.
À quand l'arrêt du faire pareil sans cesse traînant dans le même sens et sur le même trottoir à quand la fin du choix entre l'épée de Damoclès et le fil du rasoir à quand la fin d'admettre et l'début d'vraiment voir à quand le début d'être et puis la fin d'avoir à quand la corde raide autour du cou des gros pillards à quand la pendaison des cons à quand les corbillards de ceux qui décorent leur salon avec un tas d'cornes en ivoire à quand la condamnation plus sévère des bavures policières c'est quand même pas la mer à boire Monkey see, monkey what? Monkey, monkey, be yourself! À quand la fin des taches et du sang sans buvard à quand la salive sans bavoir à quand la fin d'la foire et des abus pas dérisoires des débats stériles et des guerres à quoi ça sert d'avoir du sens si tout c'qu'on voit est à l'envers à quoi ça sert d'gravir la pente si on sait pas se laisser choir à quoi ça sert d'attendre la fin d'l'averse les deux pieds dans la mare à quoi ça sert d'faire comme les autres si les autres en ont marre hein ?! Monkey see, monkey what? Monkey, monkey, be yourself!
9.
COUPLET 1 Au fond j'suis un peu femme Pas faible sexe mais force tranquille En vrai j'aime pas la foule Sorti aux forceps avant qu'on m'coupe le fil Et j'suis un peu forçat Leurré, forcé, tourné en ridicule J'suis un peu circassien À la fois clown, dompteur et funambule J'suis pas vraiment original Mais bien un peu fêlé Car j'imite le mime Et rumine les mêmes rimes banales dans mes couplets Ouais j'suis un peu MC Entre le zigzag et le zèle Pas vieux mais vieillissant Hésitant entre le poivre et le sel I'm old school, it's almost prehistoric Tyrannosaurus Rex When I give it a sec and get my mind set You're not ready for what's about to come next I took about six months to write this text Procrastinator, pro-masturbator Living on a day to day basis As I update my data "Hip-Hop is dead" said the hater That's why I keep my categories separated... REFRAIN Je suis mais je n'suis pas Car perdu dans mon brouillard Et parmi les moutons J'voudrais être un vilain petit canard Je suis mais je n'suis pas Pourtant plus souvent suivant que suivi Parmi les génisses À défaut d'être génie, j'essaie d'être celle qui rit COUPLET 2 I'm schizophrenic (who said that?) I talk in the third person, egocentric Skywalk's the public enemy He spreads his lyrics like the plague, an epidemic Allergic to insipidity, this pencil is my epipen, peniciline Repping from Pensilvania to Copenhagen With this fresh ink from my ballpoint pen The sweat drips from the mic gripped tight in my right hand Sorry Zig Zelé, I don't know who i am Un peu ici, un peu là-bas Toujours egocentré J'suis baroudeur dans mes états Tantôt sage, tantôt taré Parfois expansif, souvent timide Un tantinet intrépide Sachant compter avec entrain UN - DEUX - TROIS Je suis un peu indien La non-violence est mon cheval de Troie Je suis un peu païen Mais ne pas douter est mon chemin de croix Je suis un peu serpent Pas langue fourchue mais sang froid J'suis un peu Peter Pan J'veux faire l'enfant pas une mais cent fois
10.
COUPLET 1 J'suis entré dans le bar lentement sans me faire voir comme marchant sur des coussinets doucement comme l'aurait fait un chat noir commandé une mousse blonde, le bar était bondé me voilà plié au comptoir moi le vieillard avec mon bob et mes bobards pour qui boire est tout un art pour qui jaser est un jeu sur un air jazz, attends, je raconte mon histoire J'ai toutes mes dents tout dans l'élan, j'vis dans le vent tel un vieux de quatre-vingt-deux ans pourtant dans ma tête tout se mélange et avec l'âge rien ne s'arrange dorénavant c'est plutôt pas dehors mais dedans j'fous tous mes déchets dans le tout à l'égout tout l'temps dégouté j'ai perdu le goût vagabondant dans les bars et traînant les deux pattes sur les cailloux luttant pour rester debout mais menant mes récits jusqu'au bout REFRAIN J'étais grand, j'étais beau j'étais fort comme un frêne j'étais doux avant d'être soûl j'étais d'ici et d'ailleurs dans c'récit y aura pas de deuxième degré caché dessous je n'suis pas Jean-de-la-Fontaine je n'suis qu'un vieux rimeur avant d'être un vieux fou et d'ailleurs dans c'récit y aura pas de morale à deux sous COUPLET 2 J'ai pas fait la guerre ni l'service militaire cela dit j'm'en suis mis plein les mirettes entre les tours jumelles et Charlie Hebdo j'ai vu l'invention du smartphone la machine Nespresso et les bouquins sur tablette j'ai vu les coffrets cadeau l'équipe de France championne toutes sortes de produits bio et l'pire c'est qu'j'm'en tamponne je ne retiens qu'une chose de cet imbroglio c'est l'micro dans mon home studio J'ai toutes mes dents tout dans l'élan, j'vis dans le vent tel un vieux de quatre-vingt-deux ans pourtant dans ma tête tout se mélange ... à force de tourner les pages j'ai comme qui dirait perdu la mémoire et la chute de mon histoire en cours de route et me voilà complèt'ment dérouté à nouveau dégouté tout comme la semaine dernière tout comme hier noyant mon récit dans la bière Je suis le pantin de mes pensées je suis quasi malléable à souhait je n'suis pas sale mais souillé passable et rouillé et mes doigts d'pieds commencent à dépasser d'mes souliers la Faucheuse a déjà repéré mon terrier elle est prête à m'enterrer même un jour férié rien à voir mais je m'étais juré de ne jamais chanter de refrain et pourtant le voilà qui revient
11.
COUPLET 1 Arrête de répéter c'qu'on t'dit sur les ondes radiophoniques arrête de réciter c'que tu lis et décortiques dans les magazines de gym tonique j'comprends pas stoppe ton charabia et tes formules à la noix Petit mouton deviendra grand rasé petit garçon deviendra grand raté recyclé en poste télévisé dé-débitant des débilités épargnez-nous, toi et ta clique vos réflexions pseudo-philosophiques Pour lesquelles vous êtes apparemment pas habilités et arrête la prose, fais une pause ferme ta boite à camembert et bois un thé, tu passeras mieux l'hiver par pitié remballe tes balivernes De temps en temps, cesse de fixer l'métronome arrête de bouger et change de forme j'veux pas trop t'déranger mais faire ça gentiment et si tu veux, comme pour les vieux bâtiments ben... j'peux t'remettre aux normes REFRAIN Si t'en as marre de faire semblant Et d'ressembler au clampin d'à côté Rejoins-moi, ensemble on s'ra méprisant Envers les autres gens et les f'ra chanter Le Zig Zélé veut pas qu'de la dentelle, man Il veut du gros velours et d'la culotte sale Du gros sel qui révèle ses deux trois personnalités Écoute ses textes, t'y trouveras p't'être Trois ou quatre vérités COUPLET 2 Jamais content et un avis sur tout tout l'temps surtout dé-débattant de la pluie et du beau temps petit mouton t'as un bon fond mais pourtant tu confonds opinion avec discernement Tu confonds bon sens avec banalités tu ânonnes des généralités avec une étonnante facilité sur fond d'ton monotone sous fond d'teint bien gâté voilà pour toi deux claques bien méritées À la troisième tu finiras alité à l'hôpital et je s'rai là, juste à côté à poil sourire aux lèvres me foutant d'la charité tu croyais être bon élève mais fais comme moi : ravale ta vanité Vieux mouton tout dégoûté active ton Sonotone et monte le son le r'frain qui suit te donne le ton répète-le comme un âne à moins qu'tu sois aphone vas-y à fond, fais-en des tonnes soprane ou baryton : vas-y chantonne ! REFRAIN Si t'en as marre de faire semblant Et d'ressembler au clampin d'à côté Rejoins-moi, ensemble on s'ra méprisant Envers les autres gens et les f'ra chanter Le Zig Zélé veut pas qu'de la dentelle, man Il veut du gros velours et d'la culotte sale Du gros sel qui révèle ses deux trois personnalités Écoute ses textes et regarde-le chanter
12.
COUPLET 1 Pendant qu'tu fumes ta cigarette j'aurai eu l'temps d'pondre un couplet d'pêcher un poisson sans arêtes d'pécho deux limaces à l'arrêt pis d'les faire s'accoupler ça coupe les vivres de vivre comme un pompier les comparaisons partent en vrille et je ris pendant qu'ta bouche se mue en cendrier moi dedans, toi dehors l'oesophage enfumé toi dehors, moi dedans socialement amputé Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts Alors à ta nana j'en propose deux ou trois COUPLET 2 Pendant qu'tu fumes ta clope j'aurai eu l'temps d'bouffer une Tagada une Chupa Chups, un bol de Coco Pops et tatata ! c'est quoi ce bruit ? non non ! c'est pas toi qui crapotes c'est les pétards de mes trois papillotes et puis j'aurai eu l'temps de soigner mes caries pendant qu'tu smokes ta nicotine j'aurai eu l'temps d'rouler un stick à ta copine j'aurai eu l'temps d'apprendre à jouer du sax comme aç, kamasutra, les doigts sous trac parce que n'pas mégoter me décontracte Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts Alors à ta nana j'en propose deux ou trois COUPLET 3 Pendant qu'tu fumes ta cigarette j'aurai eu l'temps d'boire dix bières en canettes alu, j'hallucine quand certains disent qu'ils arrêtent puis qu'ils l'allument en cachette ou d'vant leur gosse en couche-culotte arrête ton char, j'te jure, t'as l'chic en soirée pour avoir la cote mais là la chique, tu m'l'as coupée nette quand j'ai vu l'tarif de ton paquet d'clopes c'est loin d'être des clopinettes et pendant qu'tu raques pour ta cigarette j'aurai eu l'temps, et l'argent d'offrir à des gens cinquante paquets d'coquillettes pas les bonnes italiennes, évidemment mais celles cuites en trois minutes eh ! t'inquiète, j'suis pas radin et j'suis conscient que tu pipailles pas pour être bien ni pour claquer ta thune mais pour faire comme les grands on s'connait pas, pourtant dans la rue tu m'importunes n'importe quand car comme un con, tu fumes mais t'as pas l'briquet qui l'allume "eh, t'aurais pas du faya ?" "bonjour et non... ferme-la !" Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts Alors à ta nana j'en propose deux ou trois
13.
Quand t'entrebâilles ta porte Et qu'tu vois grouiller dix cloportes Dis-toi qu'c'est mieux qu'dix rats Colportant la rage en cohorte Et que l'prochain qui médira Sera celui qu'la mort emporte Et si t'es mal encore ce soir Dis-toi que demain mieux t'iras Y'a pire que l'temps qui réconforte Et quand le vent t'emportera Dis-toi qu'c'est mieux qu'l'eau qui te noie L'eau qui te boit puis qui t'essore L'eau qui te mord et qui t'rend sourd Y'a pire qu'un matelas sans ressorts Y'a "pas d'matelas" tout court Y'a des sans-abris sans toi Sans moi, et pis tant pis Car on sait pas ouvrir en grand la porte En gros, sauf pour les dix cafards Alors, sans cesse, on s'dit qu'y'a pire Et on s'le dit bien haut et fort Et dix mille clochards crèvent dehors Mais y'a pire Y'a pire Mieux vaut du fil à r'tordre Que perdre le goût d'l'effort Mieux vaut l'jeu d'jambes d'Olive Atton Que la vue d'Albator Mieux vaut des filatures textiles en Chine et en pagaille Que de porter des habits sales D'êtr' jeté à la jaille Ou habité par un mal abyssal Ah bah ça c'est sûr ! Y'a pire que becqueter à la paille Y'a crever la dalle Y'a pire que Drucker et Arthur Y'a Al-Qaïda Y'a pire qu'la guerre là-bas Y'a l'attentat entre nos murs Y'a pire que l'cancer Car y'a la peste et l'choléra Y'a pire qu'les discours politiques Y'a l'économie des mots Pire qu'la réforme orthographique Y'a les illettrés en troupeaux Même si l'une mène à l'autre On verra ça trop tard Et pis c'est pas ma faute Si y'a pire Y'a des yachts attachés au port Mouillant dans un monde métaphore Mais y'a pire Y'a des radeaux en mer Sans fuel, sans phare, sans sémaphore Des âmes censées, le noyau plein d'amour Sans un sou mais qui s'disent "ça c'est ma force" Et qui dans l'sac ont plus d'un tour Mais tout c'qui nous fait compatir Ne nous fait pas pâtir Tout c'qui ne nous tue pas Nous rend martyres Ou juste sourds et muets Têtus, rétifs, comme des mulets La misère j'la vois pas Le cri d'la famine j'l'entends pas Et la violence est simulée Même elle n'existe pas Comme toi J'suis égoïste, alors J'partage pas mes affaires Pas ma tirelire Pas mon savoir Et puis comme toi J'suis pessimiste, alors Va savoir pourquoi J'me dis qu'y'a toujours pire
14.
COUPLET 1 Ici ma prose a posé les gants place à ma poésie élégante qui, déjantée, ose et entre gentiment s'impose et régente et sans poser les jambes et les pieds à terre sans trembler, mes vers en formant dithyrambe font chanter les anges déchus, pas déçus et font brailler Lucifer qui flambe... d'ailleurs, laissez faire les p'tites affaires des disciples du malin leurs actions pauvres en fer et riches en rien dictées par leur père pas plus malin qu'eux, la queue entre les jambes du soir au matin et vice versa... laissez faire mais pas trop quand même car s'il le faut, j'peux m'énerver s'il le faut, rien qu'pour eux, j'deviens X-men et j'te parle pas des Marvel, morveux si t'es un vrai, tu sais qui c'est alors aux ignares dis-leur donc je s'rai un peu plus virulent si les bidons veulent le guidon dis-leur non et pète-leur les dents si les faux veulent le marteau ils te l'demanderont en f'sant les beaux en aboyant, sur un ton hésitant et pé-pé-pédant mais dis-leur nan, nan, nan ! si tu m'suis et qu'tu écoutes mon son même quand c'est moins bon c'est qu't'es un vrai de vrai si tu m'suis pas et qu'tu sais pas choisir entre l'aile ou la cuisse c'est qu'on t'a pas dit ou qu't'es con ou qu't'es suisse de suisse, moi, j'ai pas l'compte mais que l'couteau pour tailler ma mine pleine de vitamines mais t'as vu ta mine faut qu'je l'examine en griffonnant des lignes c'est ton jour de veine car pour tailler ma mine j'ai affûté l'couteau REFRAIN J'arrive plus à distinguer les sains des fous les vrais des faux les faux atouts des vrais défauts Comme dirait mon pote Pierrot : "vrai ou faux ?" "vrai ou faux ?" J'arrive plus à distinguer le froid du chaud les cocos des fachos les vrais saints des salauds les faux siliconés des vrais seins, sans déconner Alors, "vrai ou faux ?" COUPLET 2 J'suis qu'une télé sans décodeur tube cathodique sans antenne je vois tomber la neige avec fadeur et je l'entends qui souffle la réponse est là mais mes oreilles peinent car elle est murmurée trop bas et je m'entends qui souffre car j'arrive plus à distinguer le faux du vrai toujours est-il que si la peur est vraie alors la mort est vraie car la mort effraie tu vois, cette logique m'éviterait de tomber dans l'panneau et crois-moi, l'humain mériterait d'être un peu moins faux “Il n'y a rien de si trompeur que la mine des gens” comme a dit Marivaux ce regard, véritable ou fourbe ? ce sourire, il est authentique ou forcé ? ce bonheur, est-il factice ou réel ? cet amour, sincère ou simulé ? ces questions me rendent fou je suis une âme en peine, un feu follet fou, faut l'être, y'a plus d'place pour l'sain et sauf quand on torture les valeurs vraies et puis qu'on garde les fausses c'est sauve qui peut, à peu près le reste finira dans la fosse et si j'ai pas compris l'astuce c'est qu'on m'a pas tout dit ou que j'suis con ou suisse la vérité se travestit et certains croient la mettre à nue à tort, catholiques ingénus quand ils goûtent à l'hostie la vérité : faut faire le tri car y'a du vrai et du faux dans c'que la radio dit avant d'intoxiquer l'info dans c'que tu bois, dans c'que tu bouffes dans c'que tu bédaves dans c'que tu vois, dans c'que les paroles couvent avant qu'on les déprave dans c'que la politique incarne dans c'que l'école nous met dans l'crâne dans c'que le hip-hop crache danse, graf, beatbox, rap et scratch
15.
Ayè ! me voilà parti, amigo la sono dans la gova go go Gadget au micro j'crois m'entendre passer sur Nova au volant d'la Peugeot c'est jeudi soir, j'suis parano c'est pas nouveau, en fait c'était Java écoute l'histoire triste et marrante d'un concert type d'un bar à Nantes d'un zig solo ce soir je joue seul, sans zicos 20h30, j'arrive à l'heure et décharge le matos puis m'installe et chasse les câbles qui dépassent Pendant que j'bavasse avec le taulier qui m'sert ma pitance, une cervoise et retourne nettoyer les tasses le manque de lumière nous étiole et le trac m'affole, me voile la face car j'ai l'impression qu'le bar est bondé alors qu'on est que deux 21h02, j'suis dépité, t'as pas idée j'fais mes balances, ni une ni deux 21h05, c'est plié quand j'vois rentrer les habitués deux trois piliers de zinc me reluquent, se disant "c'est qui ce zig dingue ?" "On veut du blues, nous, pas du hip-hop dézingué !" euh... okay 21h15, timide, sur du Chopin bidouillé je chipote la MPC, j'fais mon intro et aperçois les premières bouilles passer l'seuil du bistrot Des types saouls, des mecs saoulés des filles fades et puis deux fans pour l'instant juste une mini foule selon toute apparence muselée sous cellophane c'est long, putain qu'c'est lent encore une fois ce s'ra l'affaire de quelques verres avant qu'ça paraisse excellent pour l'instant pas d'quoi s'affoler j'entends même claquer les volets dans le rade adjacent c'est à c'moment précis qu'j'me dis qu'ça sent pas bon, mais bon j'suis pas pressé j'tiens bon et j'tiens la barre tant qu'le tenancier gère la pression et sert les assoiffés du bar Entre deux morceaux, moi, parfois ben... j'bois d'l'eau, eh quoi ?! faut bien qu'j'demeure serein que j'fasse en sorte que ça s'passe pas mal avant qu'l'ambiance devienne palpable et que l'public s'emballe au moindre signal avant qu'ça jumpe et qu'ça pousse les tables et tous tout nus, tous debout sur le zinc j'me concentre sur ma zic mon flow, mes fables pour plaire aux nouveaux entrants à cet instant j'en compte cinq et là mon euphorie est ineffable V'là ma go et les potos mes plus fidèles fanatiques mon radar, mon magot mes loubards, mes loustics ma meute, ma bande à Basile ma sarabande, mes pur-sang qui s'implique à fond en rameutant tous les passants qui supporte et qui rassure qui picole et qui racole pour foutre le souk à toute allure en attendant qu'ça décolle c'est l'deuxième set, hélas ! et la basse gronde et là ça fout les boules tellement la foule abonde Ce soir c'est pas l'Redbull mais l'Zig Zélé qui donne des ailes et les fait voler avec les bulles et la foule fait la vague et crée la houle et vite le bar se change en four d'un bout à l'autre de la salle la sueur attaque mes cavités nasales là je kick, je crache, je kiffe, je pose à présent c'est l'apothéose tellement à l'aise avec la scène j'fais comme si y'en aura pas d'autre je suis Jésus Baba et ce soir j'ai quarante apôtres prêts à s'casser la nuque à tour de bras J'en perds les mots mais c'est pas grave tant qu'on transpire et perd du gras 23h20 et le concert touche à sa fin avant d'aller m'coucher j'prends un cachet et mon cachet et puis j'débriefe avec quelques nouveaux copains quelque peu éméchés Ce soir j'ai craché mille 16 et sans mesure j'ai mis l'feu j'ai fait tremblé les chaises et j'ai ramé mais j'ai hissé haut et j'suis rincé, laissez-moi siroter ma 16 c'est le cessez-le-feu, c'est la trêve bien méritée car on m'a sucé la sève 6h du mat', j'me réveille, c'était un rêve mais rien à faire, je reste fier eh ! vivement l'prochain concert

credits

released March 15, 2017

(1) cuts par DJ Venum
(7) guitare par Jean-Philippe Guillemin, harmonica par Bruno Rouillé
(8) guitare par Emcee
(10) guitare par Adrien Couillier, contrebasse par Fabrice Chausse
(12) saxophone par Camille Lourdin
(13) violon par Pierre Cresson

Production par Le Zig Zélé sauf (3) Factuel et (5) Catrom
Voix par Le Zig Zélé et (2) (9) MC Skywalker
Mixage et mastering par Factuel
Artwork par Mahnu

license

all rights reserved

tags

about

Le Zig Zélé Nantes, France

Auteur et diseur de mots • Faiseur de sons • Indépendant • Sympathique

contact / help

Contact Le Zig Zélé

Streaming and
Download help

Shipping and returns

Redeem code

Report this album or account

If you like Le Zig Zélé, you may also like: