1. |
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COUPLET 1
Pour jacter, jongler avec le vocabulaire
Pour jumper, jogger, Django samplé f'ra l'affaire
J'm'adapte à tous les styles
Et souvent change d'avis
Totalement versatile
Sans grand souci
J'passe du grave au futile
Comme du canap' au lit
Vas-y dandine tes pieds, tes doigts
Sur ce son déluré
Si y a tous tes potes, j'les entends pas
Y aura pas d'sommation
En fait ça s'boit comme du p'tit lait
Consommons sans modération
Et pour en faire une bonne purée
Jetons quelques flocons
C'est la potion magique
L'émotion sans la censure
Soumise à l'assemblée
La recette est classique
Et unanime, c'est sûr
Le son final est pur
Si tu raffoles du ton jazz
Monte le son garçon
On part sur de bonnes bases
Si tu veux t'arracher la tête
Ajoute du rhum Charrette
Une goutte de tequila
Ou juste un doigt d'vodka d'Russie
Pour que l'mariage soit réussi
Si l'couplet t'plaît, pékin
Faut qu'tu l'achètes
Deux ou trois kopecks
Quant au r'frain, bah y en a qu'un
REFRAIN
Si t'as la taille adéquate
Si chez toi y a d'la moquette
Ou du parquet, peu importe
Si dans ta tête c'est le squat
Si t'aimes remuer sous la couette
Mon pote
Ce son est 100% pour oit
COUPLET 2
Ce son s'est fait sans sous
Mais n's'essouffle pas, c'est fou
Certains diront "ça suffit
Ces chansons sans partition
Faisons taire ces insensés !"
Mais je sifflerai, c'est tout
Avec sarcasme et poésie
J'f'rai subsister ma passion
Car ces sectaires ont tout faux
Leur sérum c'est du poison
Le nôtre plus du son
Et pour les plus cons l'échafaud
"Bah qu'est-ce qu'y a, t'es chafouin ?
T'as la tronche pâle, t'es pas bien ?
Les oreilles en sueur, t'es pas sûr ?"
Pendant qu'tu r'prends des couleurs
J'finis mon 16 -
- Mesures
Coucou !
C'est r'parti pour un tour
Tout court et décontracté
Car la violence et la société
Sont des sujets surannés
À traiter ailleurs qu'ici même
Et autrement qu'avec du swing
94 BPM
Représente pour mon crew
Nan... en fait, pas vraiment
J'suis tout seul pour faire mon trou
Et même si c'est pas évident
J'mets c'que j'veux sur mes disques
En bougeant la nuque joyeusement
Et j'fais c'que j'veux avec mes ch'veux
Ça c'est fantastique !
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2. |
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Financer ma musique, c'est le nerf de ma guerre
pochettes, clips et masters, tout ça coûte cher
et je galère, mais si j'galérais pas, hein, tintin
je s'rais plus Renaud que Renard, tintintin
et je s'rais parti bien trop tôt faire le pantin sur le plateau d'Taratata
j'aurais fini luciole dans le tombeau d'Takahata
attends, 'tends, 'tends
si j'avais plus, j'ferais p'tet' plus
mais pas forcément mieux
crois-moi, c'est une question d'échelle
là j'suis sur l'escabeau, eh
fier comme Artaban, eh
regarde-moi maman, j'suis monté d'ssus tout seul
Pas d'Sacem, pas d'ça chez moi
je sais où est ma place
je sais c'que j'vaux, eh
pas b'soin d'passer par un horodateur
mes droits d'auteur, eh, j'en ai pas grand chose faire
j'les laisse aux crève-la-dalle, aux p'tits malins
tant pis, j'les cède aux p'tits voleurs
qui trouveront dans mes textes un brin d'vocabulaire
et ma propriété intellectuelle
j'veux bien la rendre gratuite
j'veux bien la partager
l'inverse s'rait hypocrite, hein ?
vu l'nombre de titres que j'ai samplés
Y'a rien d'secret
tout s'transforme et rien n'se crée
on est tous des sampleurs
utilisant les mêmes mots dans l'dico
et les mêmes touches sur le clavier
te fourvoie pas, coco
c'qu'on appelle "création"
c'est l'mélange qu'on en fait
avec respect et passion
dans c'cas j'suis créateur
comme tant d'autres
autoproduit donc débiteur
indépendant, pas débutant
fais gaffe à l'amalgame, hein
et joue pas au gamin irritant
J'suis p'tet' pas musicien solfège
mais musicien bricolage
et vu qu'j'ai joué du pipeau au collège
on dira qu'j'ai d'la marge
donc à partir de là, dès qu'j'ai eu l'âge
de capter l'manège, eh
ben... j'ai r'vu ma méthode d'apprentissage
pas forcément à l'aise mais obstiné
et sans prétention mal placée
au fond j'suis qu'un apprenti sage
un p'tit blanc-bec à la plume basanée
et je l'assume, ici et là influencé
au fond mon hip-hop c'est du métissage
Why would they be giving us answers without listening to what the question is?
And then offer us a future without understanding present things?
To then attempt to ask for our forgiveness without knowing
what the true meaning of repenting is
It's venomous
My knowledge is the only thing I can pass on
It's what figures on my testament
Just for the hell of it
Consider it as rent or some sort of settlement for being your resident
Fuck the world I’m independent
C'est pas en brocantant trois quatre galettes en fin d'concert
que tu t'en sors, mais c'est tout c'que j'sais faire
et j'préfère ça plutôt que d'vendre mon corps
en créant des morceaux pour ados prépubères
si j'voulais encaisser et engraisser l'système précaire
j'accompagnerais mes galettes de saucisses grasses et de bière
"dis, c'est quand l'prochain concert ?"
eh j'en sais fichtre rien
ce s'ra quand j'aurai pris ma bicyclette
pour aller vendre mon pain
ramasser quelques miettes
en gros ce s'ra quand j'aurai harcelé
les programmateurs des buvettes
Eh non j'ai pas d'label
et alors ? la belle affaire
j'ai qu'mon semblant d'talent
trois quatre paires de vers
la passion qui m'dévore
pas suffisant pour la célébrité latente
pour la reconnaissance des pairs
pour le quart d'heure de gloire
alors je presse des disques, on verra bien, j'la tente
gentiment j'persévère
mais là mon disque dort
depuis l'temps qu'il est sur liste d'attente
L'indépendance
c'est l'truc qui force la différence
qui croit en l'individualité et qui la prône
à une époque navrante où on veut nous changer en clones
l'indépendance
c'est l'truc dont j'me targue, eh
mais il est tard, gars
et j'm'égosille à tort
je perds le nord
mais au fond je t'aime
sous mes airs de "lâche-moi la grappe s'il te plait"
en fait, ce thème
c'est p'tet' juste un prétexte pour un couplet
J'me suis dit qu'si j'étais anti-système
le temps d'un morceau faussement rebelle
ça passerait mieux sur la FM
et même si j'ai la flemme
eh ben au pire j'monte mon label
je mélange tout, ça fait peur
et après tout, j'ai rien à démontrer
ouais mais j'fais c'que j'veux, eh
après tout, c'est mon texte et mon papier
me prends pas au sérieux, eh
après tout, c'est pas mon métier
j'suis qu'un rappeur amateur
MC Skywalker
dans la langue de Shakespeare
viens leur dire...
Maître Jedi contre l'Empire
This industry made MCs look ridiculous
With their inaudible syllables in their singles
And labels proposing pitiful styles in their syllabus
MC's battle duels to fuel respect, nah fame is what it really is
When our roads cross like a crucible
Every evil individual feels invincible with a pistol
When the battle changes from verbal to physical
But my rhythmical enables me to handle these vandals
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3. |
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Lui, c'est un mec paumé
observateur craintif
affrontant ses démons, isolé
un jeune actif chétif
perdu dans l'âge adulte
Il a la peur de l'autre
peur qu'il le gêne ou le dérange
peur du bazar de l'être
peur de voler l'silence et même la part des anges
alors il part des lettres
pour penser les mots
et pour panser les maux
porte un masque sur la tête
il a l'corps mince et l'écorce lisse
c'est un hêtre commun
au sein d'la forêt tempérée, il rêverait d'être sapin
épicéa ou même chêne
mais ses chaînes se crispent
à chaque fois qu'il se voit
et qu'il s'efforce de paraître
il incarne le manque de confiance en soi
écrivant ses peines - et ses regrets au crayon d'bois
poussant un cri d'effroi à chaque fois qu'il ouvre la fenêtre
il ne cherche pas la faute
car il sait qu'c'est la sienne
il ne supporte pas d'être hôte
d'un monde en proie à la culture d'la haine
c'est un mollusque plaqué contre la paroi
dépassé, luttant contre le ressac en silence
refermé sur lui-même, dans sa coquille du désarroi
à chaque attaque, à chaque turbulence
car pour se planquer
il sait faire preuve de diligence
Elle, c'est une fille paumée
actrice effrontée
ambassadrice de la décadence
une étudiante dans la souffrance
perdue dans l'âge adulte
À un rythme effarant
elle s'empresse de s'affairer et s'affairant
elle voit ses fesses sponsorisées par Ibis
car elles finissent chaque soir dans un lit différent
indifférente à la pudeur, elle a l'âme vagabonde
et le cœur racoleur
errant entre les bords en verre d'une jarre de gnôle
traînant l'estime de soi par l'bout d'l'auriculaire
jusqu'à c'que la dernière phalange gronde
jusqu'à c'qu'elle-même ne trouve plus ça très drôle
à force d'errances
son corps n'a plus d'repères
ses yeux ne voient plus l'heure
son cerveau n'a plus d'air
ses nerfs se noient subissant la torpeur
elle oublie les marques de déférence
victime de tellement d'marques
qu'elle en oublie aussi les références
elle s'accroche à toutes les branches
jusque là sauvée par la Providence
avant qu'la dernière branche craque
c'qui arrivera sûrement plus vite qu'elle ne pense
car pour dégringoler
elle sait faire preuve de diligence
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4. |
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COUPLET 1
Ado taré, j'me suis barré, j'ai pris mon sac à dos d'éléphant
Mes yeux marron préparés pour jouer l'rôle de l'appareil photo
Curieux et innocent, j'ai joué l'rôle de l'enfant gâté
Et vu d'là-haut j'peux t'dire qu'c'est pas pareil
Armés d'mon sac de rimes et son seau d'cacahuètes
Et un peu d'eau, on est partis faire les marioles à travers la planète
Voyager écolo c'est pas facile
mais avec une bonne dose d'imagination ça peut l'être
Chouette, hip hip hip, hourra !
Regarde-moi l'ver les bras !
Bref, j'ai vu la misère humaine s'étaler sur des kilomètres
Et des kilomètres, et des kilomètres...
Mais désolé les gars, j'm'arrête pas, j'vous aide pas, vous êtes fous
Car j'suis ado taré et fainéant voyageant à dos d'éléphant
J'avoue, c'est lâche et pas cool de ma part et quelque part c'est pas marrant
Ni pour moi, ni pour vous
Car voyez-vous, c'est foutu, j'vous ai vus, j'suis témoin mais j'm'en lave les mains
Mince, par pitié, me mettez pas vos pensées ternes dans la tête
Au passage, tenez, j'suis bon prince, prenez cette cacahuète
Bref, j'ai vu la nature belle et fière mais menacée sur des hectares
Et des hectares, et des hectares...
Mais désolé grand-mère, ton sort m'intéresse guère
T'façon j'peux rien y faire, on dirait qu'j'arrive un peu tard
Tu vieillis à vue d'oeil, tu fanes de part en part
De fleur en fleur, ta flore fait peur à voir
À croire qu'les picaflores picorent tout ton nectar
Quoi ? Enflure ? Bâtard ?
Eh oh ! Surveille ton langage ou j'crame une allumette
Tiens, j'suis bon prince, sois sage, ferme-la et prends cette cacahuète
REFRAIN
Sous mes airs d'adolescent
Perché en haut d'mon éléphant
J'examine la situation
Mais dans l'feu d'l'action
J'prends une photo à mille millions d'pixels
J'suis touriste et quoi qu'il arrive j'descendrai pas d'ma selle
COUPLET 2
Bref, j'ai vu la faune et c'était fun, toutes ces espèces qui disparaissent
Et disparaissent, et disparaissent...
Mais désolé bestiole, selon moi vu d'là-haut t'es ridicule
Ta vie n'tient qu'à un fil, petite fourmi portant petite brindille
Regarde c'qui s'passe quand ma monture recule
Oups ! T'es courageuse mais trop p'tite à mes yeux pour que j'mesure l'enjeu
J'ai lu les fables et j'ai bien ri mais omis les morales
Si j'avais su j's'rai v'nu quand même et j's'rai resté cigale
Je danserai si tu veux, pour toi, à trois mètres au-dessus du sol
Et vu qu'j'suis généreux j'te file même ma boussole
Et envers ta famille, ta colonie, je paye ma dette
Allez, j'suis bon prince, prenez ces quelques cacahuètes
Bref, j'suis juste venu soulager ma conscience pesant pourtant des tonnes
Et des tonnes, et des tonnes...
Lourde tâche pour l'pachyderme qui trimbale ma silhouette monotone
J'ai distribué à tour de bras des cacahuètes
En espérant laver mes péchés et faire reluire ma future épitaphe
Cherchant l'plus bel effet et l'plus bel épithète
Et pis paf ! En fait, ma mentalité est obsolète
Pis au final, résultat, j'ai épuisé l'seau d'cacahuètes
Et j'ai bu l'eau car j'avais soif, tout dans l'gosier mais rien dans la tête
Tant pis pour la pauvre bête, succombant à mes pieds
Me laissant tomber comme une vulgaire chaussette
La morale : désolé mais j'suis touriste égoïste
Sans considération et sans avis
J'suis multirécidiviste
Négligent et c'est une maladie
Moi le faussaire sous mes faux airs de curieux bienfaiteur
J'ai eu tort de voir le monde acquis, d'y décharger ma rancœur
De vouloir m'donner bonne conscience à moitié, mais donc pas du tout
J'ai jeté sans ramasser, j'ai piétiné, j'ai eu pitié, j'vous ai donné des sous
Et au final c'est moi l'dindon d'la farce, c'est moi l'mauvais acteur
Faut croire que c'est moi l'fou
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5. |
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Eh ! société marchande
j'ai pas vu la terre ferme depuis qu'j'ai quitté ma chambre
d'adolescent, depuis qu'j'suis conscient qu'tu tournes pas rond
et j'ai fait vœu d'silence pour qu'l'océan m'entende
avant qu'ensemble nos corps touchent le fond
Mais avant ça tu pousseras sur l'écorce
de toutes tes forces pour qu'elle se cambre
j'entends le bois du cèdre et du chêne céder
les os craquer, dans un écho féroce
et noyé, en silence, j'regagnerai ma chambre
Et puis les autres crieront au secours et secoueront
leurs porte-monnaie pour faire tomber les ronds
la base des arbres enfoncées dans la vase
quant à tes frasques, dommage, on f'ra pas table rase
mais t'inquiète pas, les poètes les écrieront
En un coup d'crayon j'ai dessiné ta peine
et par la même occasion j'ai détouré la mienne
et en chemin j'ai fait d'nombreux détours
me perdant dans tes tours, trop pleines
perché là-haut, j'ai brisé l'vœu d'silence
et crié au secours
Par ta vitre, j'ai vu l'état du monde
remplissant la coupe jusqu'au bord
et fichtre !
contre leurs armes qui grondent
j'suis juste un pitre avec une fronde
apparemment, pas suffisant pour repêcher mon corps
Dans ton empire, y a du mieux mais y a du pire
et la peur y resplendit
j'prends d'la hauteur et puis j'respire
mais reste emprisonné
aux prises avec tes chaînes
par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
Eh ! société mensonge
j'ai pas vu d'vérité depuis qu'j'ai quitté mes songes
J'ai entendu la radio mentir
j'ai lu la presse en rire
et j'ai vu la télé faire pire
et au milieu d'tout ça Mandela mourir
et ceux qui mendient là souffrir
priant, gueulant devant tes portes pour qu'elles veuillent bien s'ouvrir
Mais t'as pas mis l'couvert pour tous les frères et sœurs
et pourtant tu voudrais qu'à table on scande en chœur
ton hymne et puis qu'on défende tes couleurs
mais eh ! société méchante
tu f'ras pas d'moi ton chevalier servant
pour remplir tes rangs
et embellir ta prose embarrassante
J'ai vu l'état du monde
en ouvrant mes rideaux
de loin j'ai vu l'échelle
avec des gens en bas, d'autres en haut
agrippés aux barreaux
pendant qu'les gros en costard dans l'ascenseur
leur jettent gamins, jobs et voitures
me laisse pas rester spectateur
contemplant Misère et Censure
il est urgent de ralentir
promis juré que j'te f'rai rire
mais tu vas m'nuire et pour finir
je céderai p'tet quand tu feras des siennes
mais par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
Tu vas m'nuire et pour finir
je céderai p'tet quand tu feras des siennes
mais par pitié, me laisse pas devenir
c'que tu veux pas qu'j'devienne
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6. |
Je mens tu mens il ment
04:24
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COUPLET 1
Salut copain ! Je suis Le Zig Zélé
j'habite au fond d'l'Impasse Partout (faux)
j'aime bien le foot (faux)
j'écoute Cloclo (faux)
j'maîtrise l'impro (faux)
et j'me fous d'tout (pas faux)
Salut voisin ! Ça va ? Quoi d'nouveau ?
raconte-moi donc ta p'tite vie, ça m'intéresse
oui c'est vendredi, oui c'est vrai qu'il fait beau
j'acquiesce mais dans son r'gard y'a d'la détresse
quoi ?! trop d'bruit hier ? musique à fond ?
ah non non non M'sieur, c'est pas nous, non non !
t'façon j'écoute même pas d'musique et pis j'aime pas les musiciens
alors à partir de là... bon, bref, j'y suis pour rien
pis j'ai pas l'temps, à ma montre il est midi douze
c'est l'heure d'aller pécho d'la miche
de pain, chaude et pas chère
j'me gare en loucedé sur une place handicapé
je sors et j'tâte mon flouze
quand dans la file à Paul j'tombe sur Mimich'
le pote d'un pote d'un pote d'un pote
qui m'demande pourquoi j'suis pas v'nu hier
ah ben non non non, hier j'étais chez mon voisin, à boire le thé
on s'entend tellement bien, c'est tellement super
qu'on a même prévu d'partir ensemble un mois c't'été
Salut madame ! J'vais prendre 1 pain d'campagne
"j'vous l'coupe ?" - ah ben non non non
j'le garderai bien plus longtemps, tout l'monde y gagne
je paye, j'me taille et 10 secondes plus tard j'm'enfile le quignon
pendant que j'mens impunément à la pervenche
en lui disant : "c'était une urgence,
j'suis là d'puis 2 minutes, papillon (faux)
que vous êtes jolie, gracieuse et élégante (faux)
dans cette tenue bleue bien moulante
voyons, là ! n'ayez pas l'esprit tatillon
châtouillez-moi, au pire, mais ne me chatiez pas
vous avez certainement un sourire très mignon
mais là, je vois que vous ne me souriez pas"
ah mais non non non, bêta, cette bête ne s'apprivoise guère
avec louanges et congratulations
et encore moins avec une paire de bobards
peu fier, me voilà reparti avec ma chère contravention
REFRAIN
Je mens, tu mens, il ment
Je mens, tu mens, tellement
Nous mentons, c'est dément
Jusqu'au démantèlement
De nos jours paresseux
Les honnêtes gens
Les sincères et les francs
Par ici la sortie, et sauve qui peut
COUPLET 2
Contrarié, j'file au comptoir du bar du coin
pour d'la philo d'comptoir
à base de pintes et miettes de pain
au milieu d'quatre quidams ronds
dissertant sur ma vie, mes amours, mes déboirs
mais c'est comme pisser dans un violon
à force j'ai l'cerveau atrophié
à trop s'fier aux fourberies de ces fieffés bouffons
on nous a menti, on nous ment...
ah ben ouais ouais ouais
on a menti, on re-ment, et on peut pas faire autrement
ah ben non non non
mon verre est vide, qu'on vienne m'aider, y'a qu'ça d'vrai
tenancier ! de l'alcool s'il te plait !
c'est bon pour ma santé, à c'qui parait
REFRAIN
COUPLET 3
Eh ! et tu sais quoi ? (ah ben non non non)
j'ai trouvé les causes de mon grand nez
ce sont les propos calomnieux
en fait je suis Pinocchio avec les ficelles cassées
puni, mis au piquet, presque damné
et ça va pas mieux
portant l'beau bonnet d'âne depuis une trentaine d'années
mec, je suis anxieux et panique facilement
donc mens communément
attire les boniments et compagnie comme un aimant
si tu compatis stupidement
c'est qu't'es similaire (FAUX), si si, ou alors menteur refoulé
et me refile pas tes "c'est celui qui l'dit qui y est"
oui j'le suis, mythomane et manichéen
oui monsieur, adulescent qui fait du chiqué, hein
deux, un, deux, mic check
ok... micro checké
|
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7. |
Mon blues
02:37
|
|
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J'ai pris mes quartiers
mes aises
me voilà d'la partie
1, 2, 3, partez !
fini 2016
et ses quelques ratés
je viens représenter
le hip-hop en baskets
le rap autoproduit
pour les nantais
les nantaises
et le reste du pays
sur du blues karaté
qui n'en fait qu'à sa tête
faisant tourner la boucle salie
avec ténacité
si t'es pas sûr de t'nir
d'être assez solide
poto, protège ta nuque
et tes carotides
si tu veux pas finir
barge ou invalide
coincé entre les murs
du château des Ducs
j'ai tendance à croire
que la musique éveille
quand l'intention est pure
que la musique éduque
et pas que les oreilles
si t'as pigé l'truc
c'est pas qu'une histoire
de simples décibels
et d'électricité
j'te parle de la base douze
quand tu comptes la mesure
j'te parle du quatre temps
pas celui d'PNL
et autres auteurs de bouse
mais celui sans béquille
sans chichi, sans pleurs / sampleur
sans autotune, sans filles
à poil dans leurs vi-
-déos pour pucelles
et puis soyons clairs
écouter Booba
c'est une absurdité
écoute l'harmonica
diatonique ou pas
c'est le son du mépris
c'est la p'tite pincée d'zèle
qui ajoute à mon blues
tant d'authenticité
|
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8. |
Monkey what?!
01:15
|
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À quand l'arrêt du faire pareil sans cesse
traînant dans le même sens et sur le même trottoir
à quand la fin du choix entre l'épée de Damoclès et le fil du rasoir
à quand la fin d'admettre et l'début d'vraiment voir
à quand le début d'être et puis la fin d'avoir
à quand la corde raide autour du cou des gros pillards
à quand la pendaison des cons
à quand les corbillards
de ceux qui décorent leur salon avec un tas d'cornes en ivoire
à quand la condamnation plus sévère des bavures policières
c'est quand même pas la mer à boire
Monkey see, monkey what?
Monkey, monkey, be yourself!
À quand la fin des taches et du sang sans buvard
à quand la salive sans bavoir
à quand la fin d'la foire
et des abus pas dérisoires
des débats stériles et des guerres
à quoi ça sert d'avoir du sens
si tout c'qu'on voit est à l'envers
à quoi ça sert d'gravir la pente
si on sait pas se laisser choir
à quoi ça sert d'attendre la fin d'l'averse
les deux pieds dans la mare
à quoi ça sert d'faire comme les autres
si les autres en ont marre
hein ?!
Monkey see, monkey what?
Monkey, monkey, be yourself!
|
||||
9. |
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COUPLET 1
Au fond j'suis un peu femme
Pas faible sexe mais force tranquille
En vrai j'aime pas la foule
Sorti aux forceps avant qu'on m'coupe le fil
Et j'suis un peu forçat
Leurré, forcé, tourné en ridicule
J'suis un peu circassien
À la fois clown, dompteur et funambule
J'suis pas vraiment original
Mais bien un peu fêlé
Car j'imite le mime
Et rumine les mêmes rimes banales dans mes couplets
Ouais j'suis un peu MC
Entre le zigzag et le zèle
Pas vieux mais vieillissant
Hésitant entre le poivre et le sel
I'm old school, it's almost prehistoric
Tyrannosaurus Rex
When I give it a sec and get my mind set
You're not ready for what's about to come next
I took about six months to write this text
Procrastinator, pro-masturbator
Living on a day to day basis
As I update my data
"Hip-Hop is dead" said the hater
That's why I keep my categories separated...
REFRAIN
Je suis mais je n'suis pas
Car perdu dans mon brouillard
Et parmi les moutons
J'voudrais être un vilain petit canard
Je suis mais je n'suis pas
Pourtant plus souvent suivant que suivi
Parmi les génisses
À défaut d'être génie, j'essaie d'être celle qui rit
COUPLET 2
I'm schizophrenic (who said that?)
I talk in the third person, egocentric
Skywalk's the public enemy
He spreads his lyrics like the plague, an epidemic
Allergic to insipidity, this pencil is my epipen, peniciline
Repping from Pensilvania to Copenhagen
With this fresh ink from my ballpoint pen
The sweat drips from the mic gripped tight in my right hand
Sorry Zig Zelé, I don't know who i am
Un peu ici, un peu là-bas
Toujours egocentré
J'suis baroudeur dans mes états
Tantôt sage, tantôt taré
Parfois expansif, souvent timide
Un tantinet intrépide
Sachant compter avec entrain
UN - DEUX - TROIS
Je suis un peu indien
La non-violence est mon cheval de Troie
Je suis un peu païen
Mais ne pas douter est mon chemin de croix
Je suis un peu serpent
Pas langue fourchue mais sang froid
J'suis un peu Peter Pan
J'veux faire l'enfant pas une mais cent fois
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10. |
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COUPLET 1
J'suis entré dans le bar
lentement sans me faire voir
comme marchant sur des coussinets
doucement comme l'aurait fait un chat noir
commandé une mousse
blonde, le bar était bondé
me voilà plié au comptoir
moi le vieillard
avec mon bob et mes bobards
pour qui boire est tout un art
pour qui jaser est un jeu
sur un air jazz, attends, je
raconte mon histoire
J'ai toutes mes dents
tout dans l'élan, j'vis dans le vent
tel un vieux de quatre-vingt-deux ans
pourtant dans ma tête tout se mélange
et avec l'âge rien ne s'arrange
dorénavant c'est plutôt
pas dehors mais dedans
j'fous tous mes déchets dans
le tout à l'égout
tout l'temps dégouté
j'ai perdu le goût
vagabondant dans les bars et
traînant les deux pattes sur les cailloux
luttant pour rester debout
mais menant mes récits jusqu'au bout
REFRAIN
J'étais grand, j'étais beau
j'étais fort comme un frêne
j'étais doux avant d'être soûl
j'étais d'ici et d'ailleurs
dans c'récit y aura pas de
deuxième degré caché dessous
je n'suis pas Jean-de-la-Fontaine
je n'suis qu'un vieux rimeur
avant d'être un vieux fou
et d'ailleurs dans c'récit
y aura pas de morale à deux sous
COUPLET 2
J'ai pas fait la guerre
ni l'service militaire
cela dit j'm'en suis mis plein les mirettes
entre les tours jumelles et Charlie Hebdo
j'ai vu l'invention du smartphone
la machine Nespresso
et les bouquins sur tablette
j'ai vu les coffrets cadeau
l'équipe de France championne
toutes sortes de produits bio
et l'pire c'est qu'j'm'en tamponne
je ne retiens qu'une chose de cet imbroglio
c'est l'micro dans mon home studio
J'ai toutes mes dents
tout dans l'élan, j'vis dans le vent
tel un vieux de quatre-vingt-deux ans
pourtant dans ma tête tout se mélange
...
à force de tourner les pages
j'ai comme qui dirait perdu la mémoire
et la chute de mon histoire
en cours de route et
me voilà complèt'ment dérouté
à nouveau dégouté
tout comme la semaine dernière
tout comme hier
noyant mon récit dans la bière
Je suis le pantin de mes pensées
je suis quasi malléable à souhait
je n'suis pas sale mais souillé
passable et rouillé
et mes doigts d'pieds commencent à dépasser d'mes souliers
la Faucheuse a déjà repéré mon terrier
elle est prête à m'enterrer même un jour férié
rien à voir mais je m'étais juré de ne jamais chanter de refrain
et pourtant le voilà qui revient
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11. |
Arrête ton charabia
02:59
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COUPLET 1
Arrête de répéter c'qu'on t'dit
sur les ondes radiophoniques
arrête de réciter c'que tu lis et décortiques
dans les magazines de gym tonique
j'comprends pas
stoppe ton charabia et tes formules à la noix
Petit mouton deviendra grand rasé
petit garçon deviendra grand raté
recyclé en poste télévisé
dé-débitant des débilités
épargnez-nous, toi et ta clique
vos réflexions pseudo-philosophiques
Pour lesquelles vous êtes
apparemment pas habilités
et arrête la prose, fais une pause
ferme ta boite à camembert
et bois un thé, tu passeras mieux l'hiver
par pitié remballe tes balivernes
De temps en temps, cesse de fixer l'métronome
arrête de bouger et change de forme
j'veux pas trop t'déranger mais faire ça gentiment
et si tu veux, comme pour les vieux bâtiments
ben... j'peux t'remettre aux normes
REFRAIN
Si t'en as marre de faire semblant
Et d'ressembler au clampin d'à côté
Rejoins-moi, ensemble on s'ra méprisant
Envers les autres gens et les f'ra chanter
Le Zig Zélé veut pas qu'de la dentelle, man
Il veut du gros velours et d'la culotte sale
Du gros sel qui révèle ses deux trois personnalités
Écoute ses textes, t'y trouveras p't'être
Trois ou quatre vérités
COUPLET 2
Jamais content et un avis sur tout tout l'temps
surtout dé-débattant de la pluie et du beau temps
petit mouton t'as un bon fond mais pourtant
tu confonds opinion avec discernement
Tu confonds bon sens avec banalités
tu ânonnes des généralités
avec une étonnante facilité
sur fond d'ton monotone
sous fond d'teint bien gâté
voilà pour toi deux claques bien méritées
À la troisième tu finiras alité
à l'hôpital
et je s'rai là, juste à côté
à poil
sourire aux lèvres
me foutant d'la charité
tu croyais être bon élève
mais fais comme moi : ravale ta vanité
Vieux mouton tout dégoûté
active ton Sonotone et monte le son
le r'frain qui suit te donne le ton
répète-le comme un âne
à moins qu'tu sois aphone
vas-y à fond, fais-en des tonnes
soprane ou baryton : vas-y chantonne !
REFRAIN
Si t'en as marre de faire semblant
Et d'ressembler au clampin d'à côté
Rejoins-moi, ensemble on s'ra méprisant
Envers les autres gens et les f'ra chanter
Le Zig Zélé veut pas qu'de la dentelle, man
Il veut du gros velours et d'la culotte sale
Du gros sel qui révèle ses deux trois personnalités
Écoute ses textes et regarde-le chanter
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12. |
Pendant qu'tu fumes
03:52
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COUPLET 1
Pendant qu'tu fumes ta cigarette
j'aurai eu l'temps d'pondre un couplet
d'pêcher un poisson sans arêtes
d'pécho deux limaces à l'arrêt
pis d'les faire s'accoupler
ça coupe les vivres
de vivre comme un pompier
les comparaisons partent en vrille
et je ris
pendant qu'ta bouche se mue en cendrier
moi dedans, toi dehors
l'oesophage enfumé
toi dehors, moi dedans
socialement amputé
Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts
Alors à ta nana j'en propose deux ou trois
COUPLET 2
Pendant qu'tu fumes ta clope
j'aurai eu l'temps d'bouffer une Tagada
une Chupa Chups, un bol de Coco Pops
et tatata !
c'est quoi ce bruit ?
non non ! c'est pas toi qui crapotes
c'est les pétards de mes trois papillotes
et puis
j'aurai eu l'temps de soigner mes caries
pendant qu'tu smokes ta nicotine
j'aurai eu l'temps d'rouler un stick à ta copine
j'aurai eu l'temps d'apprendre à jouer du sax
comme aç, kamasutra, les doigts sous trac
parce que n'pas mégoter me décontracte
Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts
Alors à ta nana j'en propose deux ou trois
COUPLET 3
Pendant qu'tu fumes ta cigarette
j'aurai eu l'temps d'boire dix bières en canettes
alu, j'hallucine
quand certains disent qu'ils arrêtent
puis qu'ils l'allument en cachette
ou d'vant leur gosse en couche-culotte
arrête ton char, j'te jure, t'as l'chic
en soirée pour avoir la cote
mais là la chique, tu m'l'as coupée nette
quand j'ai vu l'tarif de ton paquet d'clopes
c'est loin d'être des clopinettes
et pendant qu'tu raques pour ta cigarette
j'aurai eu l'temps, et l'argent
d'offrir à des gens
cinquante paquets d'coquillettes
pas les bonnes italiennes, évidemment
mais celles cuites en trois minutes
eh ! t'inquiète, j'suis pas radin
et j'suis conscient
que tu pipailles pas pour être bien
ni pour claquer ta thune
mais pour faire comme les grands
on s'connait pas, pourtant
dans la rue tu m'importunes
n'importe quand
car comme un con, tu fumes
mais t'as pas l'briquet qui l'allume
"eh, t'aurais pas du faya ?"
"bonjour et non... ferme-la !"
Apparemment t'as rien d'mieux à faire avec tes doigts
Alors à ta nana j'en propose deux ou trois
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13. |
Toujours pire
03:23
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Quand t'entrebâilles ta porte
Et qu'tu vois grouiller dix cloportes
Dis-toi qu'c'est mieux qu'dix rats
Colportant la rage en cohorte
Et que l'prochain qui médira
Sera celui qu'la mort emporte
Et si t'es mal encore ce soir
Dis-toi que demain mieux t'iras
Y'a pire que l'temps qui réconforte
Et quand le vent t'emportera
Dis-toi qu'c'est mieux qu'l'eau qui te noie
L'eau qui te boit puis qui t'essore
L'eau qui te mord et qui t'rend sourd
Y'a pire qu'un matelas sans ressorts
Y'a "pas d'matelas" tout court
Y'a des sans-abris sans toi
Sans moi, et pis tant pis
Car on sait pas ouvrir en grand la porte
En gros, sauf pour les dix cafards
Alors, sans cesse, on s'dit qu'y'a pire
Et on s'le dit bien haut et fort
Et dix mille clochards crèvent dehors
Mais y'a pire
Y'a pire
Mieux vaut du fil à r'tordre
Que perdre le goût d'l'effort
Mieux vaut l'jeu d'jambes d'Olive Atton
Que la vue d'Albator
Mieux vaut des filatures textiles en Chine et en pagaille
Que de porter des habits sales
D'êtr' jeté à la jaille
Ou habité par un mal abyssal
Ah bah ça c'est sûr !
Y'a pire que becqueter à la paille
Y'a crever la dalle
Y'a pire que Drucker et Arthur
Y'a Al-Qaïda
Y'a pire qu'la guerre là-bas
Y'a l'attentat entre nos murs
Y'a pire que l'cancer
Car y'a la peste et l'choléra
Y'a pire qu'les discours politiques
Y'a l'économie des mots
Pire qu'la réforme orthographique
Y'a les illettrés en troupeaux
Même si l'une mène à l'autre
On verra ça trop tard
Et pis c'est pas ma faute
Si y'a pire
Y'a des yachts attachés au port
Mouillant dans un monde métaphore
Mais y'a pire
Y'a des radeaux en mer
Sans fuel, sans phare, sans sémaphore
Des âmes censées, le noyau plein d'amour
Sans un sou mais qui s'disent "ça c'est ma force"
Et qui dans l'sac ont plus d'un tour
Mais tout c'qui nous fait compatir
Ne nous fait pas pâtir
Tout c'qui ne nous tue pas
Nous rend martyres
Ou juste sourds et muets
Têtus, rétifs, comme des mulets
La misère j'la vois pas
Le cri d'la famine j'l'entends pas
Et la violence est simulée
Même elle n'existe pas
Comme toi
J'suis égoïste, alors
J'partage pas mes affaires
Pas ma tirelire
Pas mon savoir
Et puis comme toi
J'suis pessimiste, alors
Va savoir pourquoi
J'me dis qu'y'a toujours pire
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14. |
Vrai ou faux ?
03:24
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COUPLET 1
Ici ma prose a posé les gants
place à ma poésie élégante
qui, déjantée, ose et entre
gentiment s'impose et régente
et sans poser les jambes
et les pieds à terre
sans trembler, mes vers
en formant dithyrambe
font chanter les anges
déchus, pas déçus
et font brailler Lucifer
qui flambe...
d'ailleurs, laissez faire
les p'tites affaires des disciples du malin
leurs actions pauvres en fer et riches en rien
dictées par leur père pas plus malin
qu'eux, la queue entre les jambes du soir au matin
et vice versa...
laissez faire
mais pas trop quand même
car s'il le faut, j'peux m'énerver
s'il le faut, rien qu'pour eux, j'deviens X-men
et j'te parle pas des Marvel, morveux
si t'es un vrai, tu sais qui c'est
alors aux ignares dis-leur donc
je s'rai un peu plus virulent
si les bidons veulent le guidon
dis-leur non et pète-leur les dents
si les faux veulent le marteau
ils te l'demanderont en f'sant les beaux
en aboyant, sur un ton hésitant
et pé-pé-pédant
mais dis-leur nan, nan, nan !
si tu m'suis et qu'tu écoutes mon son
même quand c'est moins bon
c'est qu't'es un vrai de vrai
si tu m'suis pas et qu'tu sais pas
choisir entre l'aile ou la cuisse
c'est qu'on t'a pas dit ou qu't'es con
ou qu't'es suisse
de suisse, moi, j'ai pas l'compte
mais que l'couteau
pour tailler ma mine
pleine de vitamines
mais t'as vu ta mine
faut qu'je l'examine
en griffonnant des lignes
c'est ton jour de veine
car pour tailler ma mine
j'ai affûté l'couteau
REFRAIN
J'arrive plus à distinguer
les sains des fous
les vrais des faux
les faux atouts
des vrais défauts
Comme dirait mon pote Pierrot :
"vrai ou faux ?"
"vrai ou faux ?"
J'arrive plus à distinguer
le froid du chaud
les cocos des fachos
les vrais saints des salauds
les faux siliconés
des vrais seins, sans déconner
Alors, "vrai ou faux ?"
COUPLET 2
J'suis qu'une télé sans décodeur
tube cathodique sans antenne
je vois tomber la neige avec fadeur
et je l'entends qui souffle
la réponse est là
mais mes oreilles peinent
car elle est murmurée trop bas
et je m'entends qui souffre
car j'arrive plus à distinguer le faux du vrai
toujours est-il que si la peur est vraie
alors la mort est vraie car la mort effraie
tu vois, cette logique m'éviterait
de tomber dans l'panneau
et crois-moi, l'humain mériterait
d'être un peu moins faux
“Il n'y a rien de si trompeur que la mine des gens”
comme a dit Marivaux
ce regard, véritable ou fourbe ?
ce sourire, il est authentique ou forcé ?
ce bonheur, est-il factice ou réel ?
cet amour, sincère ou simulé ?
ces questions me rendent fou
je suis une âme en peine, un feu follet
fou, faut l'être, y'a plus d'place pour l'sain et sauf
quand on torture les valeurs vraies
et puis qu'on garde les fausses
c'est sauve qui peut, à peu près
le reste finira dans la fosse
et si j'ai pas compris l'astuce
c'est qu'on m'a pas tout dit
ou que j'suis con
ou suisse
la vérité se travestit
et certains croient la mettre à nue
à tort, catholiques ingénus
quand ils goûtent à l'hostie
la vérité : faut faire le tri
car y'a du vrai et du faux
dans c'que la radio dit
avant d'intoxiquer l'info
dans c'que tu bois, dans c'que tu bouffes
dans c'que tu bédaves
dans c'que tu vois, dans c'que les paroles couvent
avant qu'on les déprave
dans c'que la politique incarne
dans c'que l'école nous met dans l'crâne
dans c'que le hip-hop crache
danse, graf, beatbox, rap et scratch
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15. |
Récit de concert
03:30
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Ayè !
me voilà parti, amigo
la sono dans la gova
go go Gadget au micro
j'crois m'entendre passer sur Nova
au volant d'la Peugeot
c'est jeudi soir, j'suis parano
c'est pas nouveau, en fait c'était Java
écoute l'histoire triste et marrante
d'un concert type d'un bar à Nantes
d'un zig solo
ce soir je joue seul, sans zicos
20h30, j'arrive à l'heure et décharge le matos
puis m'installe et chasse les câbles qui dépassent
Pendant que j'bavasse avec le taulier
qui m'sert ma pitance, une cervoise
et retourne nettoyer les tasses
le manque de lumière nous étiole et
le trac m'affole, me voile la face
car j'ai l'impression qu'le bar est bondé
alors qu'on est que deux
21h02, j'suis dépité, t'as pas idée
j'fais mes balances, ni une ni deux
21h05, c'est plié quand j'vois rentrer les habitués
deux trois piliers de zinc
me reluquent, se disant "c'est qui ce zig dingue ?"
"On veut du blues, nous, pas du hip-hop dézingué !"
euh... okay
21h15, timide, sur du Chopin bidouillé
je chipote la MPC, j'fais mon intro
et aperçois les premières bouilles
passer l'seuil du bistrot
Des types saouls, des mecs saoulés
des filles fades et puis deux fans
pour l'instant juste une mini foule
selon toute apparence muselée sous cellophane
c'est long, putain qu'c'est lent
encore une fois ce s'ra l'affaire de quelques verres
avant qu'ça paraisse excellent
pour l'instant pas d'quoi s'affoler
j'entends même claquer les volets
dans le rade adjacent
c'est à c'moment précis qu'j'me dis qu'ça sent
pas bon, mais bon j'suis pas pressé
j'tiens bon et j'tiens la barre
tant qu'le tenancier gère la pression
et sert les assoiffés du bar
Entre deux morceaux, moi, parfois
ben... j'bois d'l'eau, eh quoi ?!
faut bien qu'j'demeure serein
que j'fasse en sorte que ça s'passe pas mal
avant qu'l'ambiance devienne palpable
et que l'public s'emballe au moindre signal
avant qu'ça jumpe et qu'ça pousse les tables
et tous tout nus, tous debout sur le zinc
j'me concentre sur ma zic
mon flow, mes fables
pour plaire aux nouveaux entrants
à cet instant j'en compte cinq
et là mon euphorie est ineffable
V'là ma go et les potos
mes plus fidèles fanatiques
mon radar, mon magot
mes loubards, mes loustics
ma meute, ma bande à Basile
ma sarabande, mes pur-sang
qui s'implique à fond en rameutant tous les passants
qui supporte et qui rassure
qui picole et qui racole
pour foutre le souk à toute allure
en attendant qu'ça décolle
c'est l'deuxième set, hélas ! et la basse gronde
et là ça fout les boules tellement la foule abonde
Ce soir c'est pas l'Redbull
mais l'Zig Zélé qui donne des ailes et les
fait voler avec les bulles
et la foule fait la vague et crée la houle
et vite le bar se change en four
d'un bout à l'autre de la salle
la sueur attaque mes cavités nasales
là je kick, je crache, je kiffe, je pose
à présent c'est l'apothéose
tellement à l'aise avec la scène
j'fais comme si y'en aura pas d'autre
je suis Jésus Baba et ce soir j'ai quarante apôtres
prêts à s'casser la nuque à tour de bras
J'en perds les mots mais c'est pas grave
tant qu'on transpire et perd du gras
23h20 et le concert touche à sa fin
avant d'aller m'coucher
j'prends un cachet et mon cachet
et puis j'débriefe avec quelques nouveaux copains
quelque peu éméchés
Ce soir j'ai craché mille 16
et sans mesure j'ai mis l'feu
j'ai fait tremblé les chaises
et j'ai ramé mais j'ai hissé haut
et j'suis rincé, laissez-moi siroter ma 16
c'est le cessez-le-feu, c'est la trêve
bien méritée car on m'a sucé la sève
6h du mat', j'me réveille, c'était un rêve
mais rien à faire, je reste fier
eh ! vivement l'prochain concert
|
Le Zig Zélé Nantes, France
Auteur et diseur de mots • Faiseur de sons • Indépendant • Sympathique
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